Un nouvel épisode chaque semaine

Olivier Dacourt

Olivier Dacourt

Olivier Dacourt: Contre la Grèce. Moi, j'ai Traïanos Déllas avec moi à Rome. C'était le défenseur, Le grand, c'est le libero de l'équipe de Grèce et nous, on l'avait chambré avec Tommasi et Cassano. On lui avait dit, mais, on lui a dit Traïanos, je crois que le championnat d'Europe, ça finissait le vingt-trois. Le troisième match je lui dis, mais, toi, tu as pris ton billet déjà le vingt-quatre, tu vas où après ?

Olivier Dacourt: Et après coup. En fait, je me rappelle sur l’antidoping avec Charisteas. Et qui je vois ? Traïanos qui arrive parce que c'était mon ami. C'étaient mes potes, c'est vraiment mon pote. Il arrive, il prend le téléphone et fait semblant d'appeler une agence de voyages et lui, bon, t'as trouvé un vol ? J’avais envie de pleurer et après ça, ma petite, pour la petite anecdote, je n'ai plus jamais mangé un Grec, jamais.

Olivier Dacourt: quand j'en vois, J'ai envie de vomir.

Le Podcast des Légendes: Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans une nouvelle édition du Podcast des Légendes. On reçoit aujourd'hui une légende formée au Racing Club de Strasbourg, il a été triple champion d'Italie avec l'Inter de Milan, champion du monde militaire avec l'équipe de France, vainqueur par deux fois de la Coupe des Confédérations, il a bourlingué en France bien sûr, mais aussi en Angleterre, en Italie et même en Belgique.

Le Podcast des Légendes: C'est un tacleur gentleman aussi élégant qu'il était infatigable. Avec son allure de Monsieur propre, il nettoyait les surfaces de réparation avec un sourire d'assassin et la classe d'un killer. Il a mis tout le monde d'accord en équipe de France avec vingt et une sélections à une époque où les concurrents se nommaient Petit, Makélélé ou Karembeu. Cette légende, depuis reconvertie en documentariste à succès. C'est, c'est.

Le Podcast des Légendes: Olivier Dacourt bien sûr. Bienvenue dans le Podcast des Légendes Olivier. Celui qui est sans doute la meilleure synthèse de l'élégance et de l'impact défensif. C'est vraiment un plaisir pour nous de te recevoir aujourd'hui. Merci mille fois de ta venue.

Olivier Dacourt: Merci pour l'invitation. C'est très gentil de votre part.

Le Podcast des Légendes: Alors Olivier, on va commencer tout de suite en revenant à tes débuts. Tu es né en région parisienne. Est-ce que tu as toujours été milieu défensif ?

Olivier Dacourt: Non, pas du tout. Moi j'étais attaquant gauche.

Le Podcast des Légendes: Et à quel moment s'est effectuée la reconversion ?

Olivier Dacourt: Après, j'ai été numéro dix à Strasbourg jusqu'en pro pratiquement, jusqu'en pro j'ai été dix. J'ai commencé attaquant et à un moment, il y a un tournoi où c'était Daniel Jeandupeux, il me dit au milieu, il y avait Mostovoï et Franck Sauzée, il y avait Rémi Garde qui jouait à ce poste-là, qui me dit, je pense qu'ils ne vont pas courir pour toi parce qu'ils sont beaucoup plus âgés que toi, donc si tu veux jouer, lui avait remarqué que j'avais pas mal d'agressivité.

Olivier Dacourt: Et même pour un milieu offensif et, il avait. Il avait décidé de me mettre à ce poste-là en fait, et ça m'a plu. Et après j'ai gardé, j'ai gardé ce poste-là pratiquement toute ma carrière avec un petit temps à Lens, une période de trois à quatre mois, trois mois où j'ai joué numéro dix.

Le Podcast des Légendes: Alors d'où vient la passion du foot initial Olivier ?

Olivier Dacourt: Aucune, aucune idée. Depuis que je suis petit, j'ai toujours joué au foot, je ne me suis pas posé de question. Je ne me suis jamais posé la question d'où ça m'était venu, on n'avait pas grand-chose à faire à part jouer au foot.

Le Podcast des Légendes: à quel moment ça t’a paru évident que tu pourrais peut-être faire une carrière ?

Olivier Dacourt: La carrière, même quand on est au centre de formation, on n'est pas sûr de faire une carrière. Donc j'ai toujours été surclassé. Et pour la petite anecdote, moi, quand j'étais à Strasbourg, j'ai joué avec ceux qui n’avaient que mon âge et pour le coup, ça ne s'était pas super bien passé en fait. Le lendemain, il y avait un stage. Comme j'étais avec un ami qui avait presque deux ans de plus que moi qui étais venu d'Aulnay-sous-Bois.

Olivier Dacourt: On est allés ensemble et lui avait son match. Il s'avère qu'il y avait un blessé. Il y a quelqu'un qui s'était blessé à l'entraînement, donc il m'avait dit comme j'étais en stage, si je voulais, je pouvais aller sur le banc et s'il y avait vraiment un problème, je rentrerais. Et il y a un joueur en plus. Le joueur en question, vous le connaissez, c'est Samuel, comment il s'appelait Samuel Ipoua.

Le Podcast des Légendes: Oui, bien sûr.

Olivier Dacourt: Qui était en, qui faisait aussi un stage.

Olivier Dacourt: Lui se blesse. C’est moi qui rentre à sa place, mais je rentre, je rentre cinq minutes et en cinq minutes en fait, j'ai joué avec des gens qui avaient deux ans, deux ou trois ans de plus que moi. Et de mémoire, c'était ce qui est raconté. J'ai fait petit pont, grand pont, j'avais dribblé trois joueurs, centre et but.

Olivier Dacourt: Alors que, et sur cette action, le club, les dirigeants m'avaient recruté. Mais quand j'avais joué la veille avec ceux qui avaient mon âge, je n'avais pas été bon. En fait, j'avais été moyen quoi. Ils ne se disaient pas, on nous a parlé d'un phénomène. Ce n’est pas le phénomène qu’on attendait.

Le Podcast des Légendes: Mais quand tu t'entraînes, justement quand tu fais ces essais avec Strasbourg, tu étais quand même considéré comme un phénomène ?

Olivier Dacourt: Oui, pour, à Aulnay-sous-Bois, oui. Oui, puisque je faisais des équipes de Seine-Saint-Denis. Mais, en région parisienne, il y a de bons joueurs. Moi, je n'aurais pas dû aller à, la vérité c'est que je n'aurais pas dû aller à Strasbourg. Strasbourg m’a recruté où quand j'avais treize ans et normalement moi j'avais signé pratiquement.

Olivier Dacourt: Je devais aller à Saint-Étienne et j'étais allé là-bas faire un stage. Et j'avais été, j'avais été bon. Le problème de Saint-Étienne, c'est qu’eux voulaient me récupérer à quinze ans.

Olivier Dacourt: C'était le, à l'époque, la procédure c'était quinze ans en fait. On allait au centre de formation à partir de quinze ans et Strasbourg en fait, pour m'avoir avant m'avait mis en sport-études, j'ai fait sport-études et j'étais au centre le week-end et en sport-études toute la semaine.

Le Podcast des Légendes: D’accord. Et quand tu étais à Aulnay en revanche tu faisais une, tu n’étais en sport-études, tu étais en étude normale ?

Olivier Dacourt: Du tout.

Le Podcast des Légendes: Et puis le foot le week-end classique ?

Olivier Dacourt: Exactement. Oui, je m'entraînais deux fois par semaine et c'est tout. Et je jouais le week-end, le dimanche avec ceux qui étaient plus âgés que moi et voilà, stop.

Le Podcast des Légendes: Alors, souvent à cette époque-là, les natifs de banlieue parisienne ils sont fans de Marseille, est-ce que c'était ton cas toi Olivier à l'époque ?

Olivier Dacourt: Pas du tout.

Le Podcast des Légendes: Ah oui, d’accord.

Olivier Dacourt: Pas du tout. Pas du tout, pas du tout, pas du tout, et ça ne l'est toujours pas.

Le Podcast des Légendes: Mais, en revanche, on voudrait bien savoir quel était le club de cœur d'Olivier Dacourt.

Olivier Dacourt: Moi, quand j'étais plus jeune, c'était le Matra Racing.

Le Podcast des Légendes: D’accord.

Olivier Dacourt: Ouais, c'était à l'époque de. C'était Lagardère qui avait récupéré la Matra et il y avait Francescoli, il y avait Pierre Littbarski, il y avait Fernandez. Ils avaient monté une équipe de malades en fait. Et moi, j'étais plutôt Matra Racing.

Olivier Dacourt: Moi, la première fois que j'ai été au Parc, j'ai, je me rappelle de mémoire, je devais avoir neuf, dix ans. J'étais avec le, j'étais allé avec le père de mon ami d'enfance qui était. Eux, ils étaient fans du PSG, c'étaient des fous du PSG en fait. Et j'étais allé voir PSG, Monaco et la petite anecdote, c'est que j'étais pour Monaco parce qu'il y avait Bruno Bellone.

Le Podcast des Légendes: D'accord.

Olivier Dacourt: J’étais plus fan de joueurs que fan de, d’équipe en fait.

Le Podcast des Légendes: Alors moi, j'aimerais juste que l'on revienne sur ce petit épisode de ton essai concluant. Juste avant de rentrer en jeu, est-ce que tu dis c'est la chance de ma vie, je n'ai pas été bon hier, il faut que je cartonne ou est-ce que tu dis. Bon ils me demandent de jouer, je mets mes crampons et puis qu’on verra bien ce qui va se passer ?

Olivier Dacourt: Mais je ne me suis pas posé de question en fait. J'ai joué la veille, je n'avais pas été bon et je savais que je n'avais pas été bon. En même temps, ils avaient mon âge. C'est très compliqué d'arriver, d'être bon jour J en fait. Le lendemain, j'arrive, je ne me pose même pas de question puisque moi j'ai l'habitude.

Olivier Dacourt: Moi j'ai toujours eu l'habitude de jouer qu’avec des grands en fait. Donc forcément, il y a des choses qu'on fait avec les grands, qu'on ne fait pas. Les petits, ils n'ont pas la même, ils n'ont pas la même compréhension du jeu. J'étais surclassé deux années donc. Donc, il y a plein de choses dans la compréhension, dans les unes-deux et compagnies. Ceux qui ont mon âge, ils ne sont pas encore.

Olivier Dacourt: Et peut-être que c'était ça ou peut-être que j'étais nul, on ne peut pas le dire.

Le Podcast des Légendes: Il est très mauvais, il y a eu un petit McDo avant.

Olivier Dacourt: De la choucroute alsacienne, mais non, pas du tout, non,

Olivier Dacourt: Je n'ai pas de réponse à ça, mais je sais que le lendemain, quand j'avais joué, j'étais rentré. Mais j'ai dit, je vais le, parce que j'ai adoré jouer contre les plus âgés, moi j'adorais ça, j'adorais leur faire la misère.

Le Podcast des Légendes: Mais est-ce que ce n'est pas le début d'un Olivier Dacourt justement agressif, agressif dans le bon sens du terme et qui est tout le temps dans la compétition, même pas ?

Olivier Dacourt: Non. Non, parce que moi, j'ai adoré jouer contre les, parce que quand, moi j’étais en Guadeloupe, quand j'allais en vacances, je jouais qu’avec des gens qui avaient même deux, cinq, dix ans de plus que moi. Ils me mettaient des coups, mais j'adorais ça en fait. Juste parce qu’après, ça faisait un petit, le petit phénomène de, j'étais de la Guadeloupe, mais ils voulaient te raconter ça.

Olivier Dacourt: Quand je venais, ils me disaient, mais tu te rappelles tous les tacles qu'on te mettait. Ils étaient beaucoup plus âgés que moi, mais ils n'arrivaient pas à m'attraper.

Le Podcast des Légendes: Et donc à cette période, tu fais des essais donc à Saint-Étienne, plutôt fructueux. Strasbourg fructueux, est-ce que tu as fait d'autres essais dans d'autres clubs ?

Olivier Dacourt: Non, non, non.

Le Podcast des Légendes: Et Strasbourg c'est Max Hild c’est ça ?

Olivier Dacourt: Pas du tout. C'est Freddy Zix.

Olivier Dacourt: C'est Freddy Zix qui vient et, c'est Freddy Zix, Max Hild arrive après puisque Max Hild s'occupait des pros. Il est arrivé après moi, c’est Freddy Zix qui m'a découvert, qui est venu me chercher. À l'époque, il y avait Jean-Pierre Dogliani qui était à Strasbourg. C'était le directeur sportif de Strasbourg.

Olivier Dacourt: Mais c'est Freddy oui qui est venu me récupérer.

Olivier Dacourt: Je pense qu'une semaine après le stage, il est venu chez moi. Il avait une vraie volonté de m'avoir et ils ont été au club. Et après ils m'ont récupéré en fait.

Le Podcast des Légendes: Tu as quel âge ? Tu as treize ans tu as dit c’est ça ? Treize, quatorze ans ?

Olivier Dacourt: Ouais.

Olivier Dacourt: Douze, treize ans.

Le Podcast des Légendes: Donc, ça continue à s'emboîter, mais tu as quand même zéro certitude que tu vas être pro ?

Olivier Dacourt: Pas du tout, mais je ne sais pas du tout que je vais être, mais pas du tout parce que parce que quand on arrive là, c'est difficile. Les gens ne se rendent pas compte en fait, parce qu'il y a une méconnaissance du centre de formation. Les gens pensent que même quand on est au centre, ce n'est que le début, ce n'est que le début et le centre.

Olivier Dacourt: Moi je ne sais pas moi, je suis resté au centre, au centre même je suis resté cinq ans. J'ai fait, ouais, je suis resté quatre ans, à peu près quatre, cinq ans, quatre ans. Mais, je ne sais pas. J'ai vu plus d'une centaine de joueurs passer.

Le Podcast des Légendes: Mais c'est Koh-Lanta en fait le centre de formation en gros.

Olivier Dacourt: C'est Koh-Lanta, c'est exactement ça.

Le Podcast des Légendes: Et alors, comment est-ce qu'on arrive à gérer cette, ce stress permanent, on ne sait pas si on peut être copain avec son coéquipier parce que c'est un copain, mais c'est aussi concurrent, ça doit être horrible ?

Olivier Dacourt: Il n’y a pas de copains. Déjà, moi quand je suis arrivé, j'avais treize ans, j'étais en sport-études, mais toute la semaine, je n'étais pas là moi, je n'étais pas au centre, je dormais à l'internat. Sauf qu'en internat, en sport-études. Tous les gens rentraient chez eux le mardi soir.

Olivier Dacourt: Moi, je restais. Moi, j'étais le seul dans mon dortoir, j'étais le seul. On était, il y avait un autre parisien qui s'appelait, qui s'appelle Franck Pottier et un autre qui s'appelait Alexandre Loiseau. On est arrivé la même année, les trois, on arrive en même temps. Et Alexandre Loiseau par exemple, lui, il était de Franche-Comté.

Olivier Dacourt: Il a fait deux mois et il a, il est rentré chez lui, c'était trop dur.

Le Podcast des Légendes: Il a abandonné.

Olivier Dacourt: Il a abandonné, oui. Et avec Franck Pottier, on était deux Parisiens et en fait, on ne s'est pas lâché en fait, on s'est soutenu mutuellement.

Le Podcast des Légendes: Donc, il y avait quand même une certaine amitié ?

Olivier Dacourt: Il a fait une carrière après. Oui, oui, on était toujours ensemble.

Le Podcast des Légendes: Tu, toi, tu quittes ta famille ?

Olivier Dacourt: Alors moi je quitte, mais, moi, quand on me dit Strasbourg, j'ai l'impression que je suis en Allemagne. J'arrive, tout le monde parle l’alsacien

Le Podcast des Légendes: Au moins il faut beau donc.

Olivier Dacourt: C'est super.

Le Podcast des Légendes: Il fait moins, il fait moins de dix ?

Olivier Dacourt: Ouais, il faisait froid et tout, mais j'ai connu des périodes difficiles. Mais, quand je parlais avec les gens de ma famille, ils me disaient, de toute façon, si ça ne t'intéresse pas, tu rentres, il n’y a pas de problème, il n'y a pas mort d'homme. Mais, si c'est vraiment ce que tu as envie de faire, mets les, mets tous les moyens pour y arriver et on n'a rien sans rien.

Olivier Dacourt: Ma mère, elle me répétait souvent que, il y a un temps pour tout et là, tu souffres. Tu verras que qu'après coup, écoute, si tu as la possibilité de faire de ta passion, ton métier. Mais, n'aie pas de regret, il ne faut pas avoir de regrets. Va au bout des choses et si ça ne te plaît pas, tu sais que tu auras tout fait pour faire ce, pour faire ce métier et tu n’as pas pu, point.

Le Podcast des Légendes: On a interrogé beaucoup de sportifs et souvent revient un mot comme quoi il n’y a pas de la chance, il y a des moments, un peu charnière qui font basculer dans un sens ou l'autre. Est-ce que toi tu as eu ces moments où un petit détail aurait pu te faire rentrer chez toi par exemple ? Ou tu te blesses ou quelqu'un te blesse, et tu sais, tu l’as expliqué, quelqu'un, il se blesse, tu rentres, tu fais tes preuves, tu es pris. Est-ce que tu as eu des moments comme ça dans cette formation ?

Olivier Dacourt: Non, parce que si, parce que la carrière, elle peut changer. Moi je me souviens, j'ai dix-neuf, vingt ans et en fait, je fais le B J, je fais le bataillon Joinville et je rentre en fait. Et moi, le fait de rentrer tout le temps, être remplaçant, à dix-sept ans déjà, dix-sept ans, je jouais déjà en troisième division, donc j'étais surclassé, je m'entraînais avec les pros et c’est long en fait, même si on est impatient quand on est jeune. Et je me dis que je préfère même aller jouer en deuxième division, mais, de jouer pour m’aguerrir. Et, le fait d'être au bataillon de Joinville, moi je voulais aller à, c’était au Red Star et en même temps faire le bataillon de Joinville. Et cette année-là, je me rappelle c'est quatre-vingt-quinze.

Olivier Dacourt: Je vais avoir vingt et un ans, c'est Jeandupeux qui s'oppose qui dit non, tu ne pars pas, tu ne pars pas, je ne veux pas que tu partes, et cetera. Et dans l'année je fais la coupe d'Europe, je fais champion du monde militaire, je fais la Coupe d'Europe, le Milan.

Olivier Dacourt: On joue le grand Milan de Baresi, de Maldini, de Weah, de Marco Simone. Et cette année-là, on fait la finale de Coupe de France également, on la perd et je joue beaucoup de matchs. Il est fort probable que si j'étais allé au Red Star, je n'aurais pas fait ces matchs-là.

Olivier Dacourt: Derrière, je fais l'équipe de France Espoirs, je fais l'équipe de France Espoirs, je fais les Jeux olympiques, je fais le champion du monde militaire, la Coupe d'Europe et les Jeux olympiques en quatre-vingt-seize. Mais, je me dis que si j'étais allé au Red Star et peut-être que je n’aurais pas fait ça.

Le Podcast des Légendes: D’accord.

Le Podcast des Légendes: À ce moment-là, tu as des conseillers quand tu as dix-sept, dix-huit ans ? À Strasbourg tu as des agents ou tu gères tout ?

Olivier Dacourt: Moi je n'ai eu qu'un agent de toute ma carrière, j'ai eu un agent, c'était Bruno Satin et Eric Renaud, après qui avait été racheté, c’était CMC qui avait été racheté par IMG McCormack et j'ai fait toute ma carrière avec eux en fait.

Le Podcast des Légendes: Mais, tu as commencé avec eux quand ?

Olivier Dacourt: J'avais dix-neuf. C'était l'agent de David Régis, qui était avec moi à Strasbourg. Et ouais, quand il arrive, David c’était leur agent et après j'ai travaillé avec eux. C'est simple, Valérien, Martin Djetou et Valérien Ismaël, on a tous travaillé avec lui.

Le Podcast des Légendes: Justement, maintenant on parle de la, du trio des jeunes du Racing. Martin Djetou, Valérien Ismaël, Olivier Dacourt c'était un peu la génération dorée du Racing de cette époque quatre-vingt-quinze, quatre-vingt-seize, quatre-vingt-dix-sept. Est-ce que vous étiez tous ensemble au centre de formation ?

Le Podcast des Légendes: Tu les as connues quand en fait ?

Olivier Dacourt: Non, Valé moi, je l'ai connu en sport-études, il y avait Yannick Rott aussi. Yannick était arrière gauche aussi. Mais nous, on est une très très belle génération, parce qu'en plus, on avait été champion du monde et champion de France de moins de dix-sept ans ensemble.

Le Podcast des Légendes: D'accord.

Olivier Dacourt: Et pour le coup, avec Martin, nous, on était, déjà nous, on joue en troisième division et on était déjà avec les pros en fait. Mais on voulait absolument être champion avec les mecs avec qui on était au centre, avec qui on vivait des choses. Donc on était descendu parce qu'en plus, il faut savoir que les phases finales, nous, on avait fait durant l'année.

Olivier Dacourt: Moi, j'avais fait un match avec les moins de dix-sept ans, on avait joué contre à l'époque, je crois que c'était, c'était le Racing quatre-vingt-douze qui était leader ex aequo. Et on était descendu juste pour ce match-là. On avait gagné trois, on avait gagné deux zéro en fait et on avait fait juste.

Olivier Dacourt: On a fait deux matchs, celui-là et à la fin de l'année pour assurer, je crois que contre Metz en lever de rideau et on les avait battu six deux chez eux.

Le Podcast des Légendes: À Metz en plus.

Olivier Dacourt: On a fait deux matchs durant le, ouais. En lever de rideau, on leur avait mis une tannée, deux matchs en fait, durant toute la saison avec les moins de dix-sept, on est champion de France moins de dix-sept ans et ça avait été exceptionnel. Sauf que derrière, moi je n'ai pas de vacances puisque moi je reprends avec les pros, j'ai quatre jours et je repars en fait.

Le Podcast des Légendes: Alors est-ce que tu peux nous parler de ton premier titre ? C’est le, la coupe du monde militaire. Je crois que c'est Roger Lemerre, le coach ?

Olivier Dacourt: C'est ça.

Le Podcast des Légendes: Quels sont tes souvenirs ? Déjà, quand tu sais que tu es appelé, comment ? Quelles sont les sensations, comment tu, est-ce que c'est quelque chose auquel tu t'attendais ou ?

Olivier Dacourt: Et moi je suis en espoirs, déjà. Je suis en équipe de France Espoirs et en fait des, le bataillon de Joinville c’est, on fait trois jours au bataillon de Joinville. On monte à Paris trois jours et après on repart dans notre club en fait. Mais moi, comme j'avais les Espoirs, comme j'avais la Coupe d'Europe, je n’allais pas souvent, je n’allais pas trop et on avait fait.

Olivier Dacourt: On avait fait le tournoi de Toulon avant de faire le Championnat du monde militaire et on était arrivé, on avait perdu contre le Brésil en finale et j'avais été le meilleur joueur du tournoi, l'un des meilleurs joueurs du tournoi. Donc j’arrivais avec des, je retrouvais des copains et c'était cool, c'était tranquille.

Olivier Dacourt: En plus, le championnat du monde militaire se passe à Rome, donc ça avait été, c'est très étrange comme sensation. Je me rappelle, je discutais avec David Sommeil et je lui avais dit un jour que je jouerai ici. Je ne peux pas l'expliquer pour quelle raison, mais, on est en quatre-vingt-quinze et je lui ai dit que je jouerai ici, je jouerai ici et la même sensation, je l'ai eu.

Olivier Dacourt: Je parle de quatre-vingt-quinze, en quatre-vingt-quinze, quatre-vingt-quinze, quatre-vingt-seize, Patrick Vieira signe au Milan et c'est juste avant les Jeux. Moi, j'ai un début de pubalgie et ils me mettent à l'arrêt pendant huit jours et en fait, je vais chez Patrick et je me rappelle, je suis chez Patrick, dans l'immeuble, dans le building de chez Patrick.

Olivier Dacourt: Étrangement, dix ans après, je vais habiter dans ce building.

Le Podcast des Légendes: D'accord, le destin.

Olivier Dacourt: Ouais, il y a des coïncidences et en fait, ces coïncidences étrangement m'ont suivi toute ma carrière. Mon premier match en France, par exemple quand j'étais, quand je suis revenu de Lens. Mon premier match à Lens quand je reviens d'Everton, mon premier match, c'est Strasbourg.

Olivier Dacourt: On joue à domicile, on joue à l'extérieur à Strasbourg. Le dernier match que je vais faire dans le championnat français. Bah, c'est contre Strasbourg. Je vais en Angleterre à Leeds, le dernier match que je vais faire contre Leeds, le dernier match que je vais faire quand je suis à Fulham, c'est contre Everton, Everton, qui est mon premier club anglais. Le seul carton rouge que je vais prendre en Angleterre, c'est contre Leeds.

Le Podcast des Légendes: OK

Olivier Dacourt: Où j'ai joué, où j'irai. Et le dernier match que je vais effectuer en Italie, c'est contre Rome, mon premier club en Italie. C'est fou, hein ?

Le Podcast des Légendes: Champion du monde militaire, tu ne places pas ça comme le plus grand souvenir de ta carrière apparemment ?

Olivier Dacourt: Non. Par exemple, être champion moins de dix-sept ans, j'ai beaucoup plus de souvenirs parce que, parce que c'était mes potes. Ouais, c'est tous mes potes, on est au centre de formation, on galère ensemble. C'était dur, mais c'est une aventure humaine en fait, ça, c'était exceptionnel.

Le Podcast des Légendes: Est-ce que justement tu parles du centre de formation et de ce genre d'aventure, les gars que tu as côtoyés en moins dix-sept puis après est-ce que ceux qui ont survécu à Koh-Lanta, c'est parmi tes plus proches potes ou pas vraiment ?

Olivier Dacourt: Non, non, non, moi, la personne dont je suis le plus proche, c’est la personne qui m'a accueilli quand je suis arrivé à Strasbourg, qui s'appelle Stéphane. Lui, c'était le grand espoir du football alsacien. Il était en équipe de France de jeunes. Ça a été l'un des premiers jeunes à jouer en pro et il fera une carrière moyenne en fait.

Olivier Dacourt: Il jouera en deuxième division. Et lui, quand j'étais arrivé, s'était occupé de moi. Ils avaient été d'une gentillesse. C'était comme mon grand frère, donc lui, je suis resté en contact avec lui. Après, bien évidemment, Martin, parce qu'en plus, on a nos enfants qui sont proches également. Et pas plus que ça en fait. Il y en a que j'ai le plaisir à revoir, si, il y a un Kelly Kootenay avec qui j'ai passé du temps, qui est avec moi au centre, mais après, on est happé par la vie, par, on n'a plus le temps. J'aime revoir les anciens quand j'ai l'opportunité, quand il y a un, quand ils font un événement avec les anciens, j'essaie de d'y participer.

Olivier Dacourt: Mais, comme dit, eux, ils font ça au dernier moment et moi, en termes de logistique, c'est un peu compliqué parfois.

Le Podcast des Légendes: Donc l'équipe de Strasbourg à cette époque-là, donc quatre-vingts, entre quatre-vingt-quinze, quatre-vingt-dix-sept, quatre-vingt-dix-huit, on a, il y a, bon c'est le retour en ligue un. Il y a un énorme engouement, très très belle équipe tu, tu en as cité quelques-uns, tu as Mostovoï, Sauzée, Remi Garde. Et puis tu as cette magnifique génération dorée et pourtant un seul titre, c'est la coupe de la Ligue quatre-vingt-dix-sept. Il y avait effectivement la finale de la Coupe de la Coupe de France contre Paris.

Le Podcast des Légendes: Je crois, but de Le Guen il me semble ?

Olivier Dacourt: Ouais, c'est ça quatre-vingt-quinze.

Olivier Dacourt: C'est ça.

Le Podcast des Légendes: Qu’est-ce qui a manqué à ton avis à cette équipe pour qu'elle concrétise en championnat, par exemple ses parcours incroyables en Coupe d'Europe ?

Olivier Dacourt: Ouais, mais, déjà nous, il faut savoir que le club était monté en quatre-vingt-douze, quatre-vingt-treize. Le club remonte en première division en quatre-vingt-treize, deux ans après ils font, il fait la finale de Coupe de France. Et deux ans après, on gagne la finale de la Coupe de la Ligue. Donc le club est en train de monter et moi je pars et quatre-vingt-dix-sept par exemple.

Olivier Dacourt: La Coupe de la Ligue, ça reste, c'est mon meilleur souvenir à Strasbourg parce que le club n'avait pas gagné un trophée depuis soixante-dix-neuf.

Le Podcast des Légendes: Exact.

Olivier Dacourt: Donc il y avait une vraie attente. Et, je me rappelle que nous, par exemple, avec le titre de moins de dix-sept ans, ça faisait une éternité. Je ne sais plus, ça faisait une éternité que le club n'avait pas été champion en jeune. Nous, on l’a été.

Olivier Dacourt: Derrière, on ramène avec l'ossature de cette équipe de moins de dix-sept ans, parce qu'on était pratiquement quatre ou cinq à évoluer avec cette équipe. En plus, on gagne un titre, on gagne la Coupe de la Ligue. En quatre-vingt-dix-sept, Martin est parti, il est parti à Monaco. Mais nous, on gagne la coupe de la Ligue avec son club de cœur, avec le club dont on a été formé.

Olivier Dacourt: Mais c'était extraordinaire. Voir le stade de la Meinau soulever cette coupe, ça avait été exceptionnel, qu'elle, les deux, ça avait été fantastique et en plus, derrière cette Coupe de la Ligue, il y a une épopée qui est, on va taper les Glasgow, on tape Liverpool.

Le Podcast des Légendes: Alors justement, j’aimerais qu’on en parle un petit peu parce que, ça pour tout. Alors moi, j'étais post-bac. En tout cas à Strasbourg et c'était, mais c'était une campagne hallucinante. Guillaume, je ne sais pas si tu t'en souviens, toi qui es Breton, mais, le premier tour,

Le Podcast des Légendes: Mais moi l'Allemagne je connais moins. Mais oui, effectivement je.

Le Podcast des Légendes: Premier tour, je vais laisser Olivier en parler mieux que moi.

Olivier Dacourt: Non, mais parce que déjà on tape, on joue les Glasgow Rangers, donc on avait gagné la Coupe de la Ligue, donc il y avait une attente. Et la Coupe d'Europe, c'est un petit peu la vitrine en fait. On se confronte au meilleur et je me rappelle, quand on joue les Glasgow, en face, il y a un Paul Gascoigne.

Olivier Dacourt: Et moi je suis, je pense que c'est dans ma tête en fait, ma grande force, c'est que moi, j'ai toujours voulu jouer les meilleurs et me tester contre les meilleurs. Et le fait de jouer contre Paul Gascoigne. Là, c'est la star anglaise. C'est la plus grande star anglaise du moment et pas Beckham et tout. C'est un challenge et je me dis, je vais le manger tout cru.

Le Podcast des Légendes: Donc tu n'avais pas de doute ? Vraiment tu n’avais, tu as été certain ?

Olivier Dacourt: Non, non. Ouais, c'est pareil contre, par exemple, on joue, derrière, on les tape, on les tape à Strasbourg et je crois qu’on les tape aussi à Ibrox. Je crois qu'on gagne deux un ou un truc dans le genre de mémoire, je sais plus. Derrière, on joue Liverpool et je me rappelle, ils étaient arrivés dans le tunnel.

Olivier Dacourt: Ils avaient fait preuve d'une arrogance ces anglais et je me rappelle.

Le Podcast des Légendes: C’est surprenant.

Olivier Dacourt: Ouais, on s'était, et je m'étais embrouillé tout de suite dans le tunnel avec Paul Ince parce qu'il était sorti avec son maillot dans la main. Il était sorti torse nu et dans le tunnel, je l'avais regardé.

Le Podcast des Légendes: Ce qu’on appelle le Dacourt anglais, celui qu'on appelle le, Olivier Dacourt anglais.

Olivier Dacourt: Ouais, mais tu sais. Mais le pire, c'est que j'adorais ce joueur.

Olivier Dacourt: Je l’aime beaucoup,

Le Podcast des Légendes: C'est impossible que tu ne l’aimes pas parce que, c’est impossible.

Olivier Dacourt: J'ai adoré, j'adorais ce joueur. Mais quoi qu'il arrive, il est torse nu avec son maillot. Ça m'avait, je me dis, attends, toi, tu viens sur moi.

Olivier Dacourt: Mais ouais, ça m'a énervé parce qu'il était.

Le Podcast des Légendes: Non, tu ne sors pas torse nu, c’est genre le truc à ne pas faire, c'est l'étiquette.

Olivier Dacourt: Moi, je n'avais jamais vu ça avant, le mec il sort, il était balèze, il sort torse nu, il nous regarde avec son maillot, c'est-à-dire que là, il nous, il nous défie en fait et en plus chez nous. Là, ce n’est pas possible. Donc on s'est embrouillés tout de suite dans le tunnel, tout de suite. Oui, il y a des tartes qui ont fusé tout, ça n’avait pas commencé.

Olivier Dacourt: Et derrière ils ont, lui a tellement la rage qu’il veut que me filer, lui il veut me filer. Derrière, on gagne trois zéro, trois zéro, à Liverpool.

Le Podcast des Légendes: Oui ça a été un match hallucinant, hallucinant de maîtrise. C'était juste incroyable.

Olivier Dacourt: Incroyable. Mais derrière, il y a le retour, et je n'ai jamais souffert autant lors d'un match. Je finis, de mémoire, je finis défenseur central et il y a Karl-Heinz Riedle, ça vous parle ?

Olivier Dacourt: Qui était exceptionnelle et je finis sur lui. Mais c'est Fort Alamo. Je n'ai jamais souffert lors d'un match comme ça. Et quand l'arbitre siffle la fin du match, c'est comme une espèce de délivrance. Mais, c'était fantastique. Après, j'ai envie de dire l'apothéose, c'est quand l'Inter de Milan de Ronaldo, quand ils viennent à la Meinau, on gagne deux zéro.

Le Podcast des Légendes: J'y étais aussi, incroyable ce match, juste incroyable.

Olivier Dacourt: Il y a un coup franc. Moi je fais un coup franc, ça tape le poteau, ça ne rentre pas, sinon ça fait trois zéro. Et là-bas, on explose. Mais ce match-là, on est la seule équipe qui a battu l'Inter de Milan sur toute la compétition.

Olivier Dacourt: Ils n’ont pas perdu un match. Les seuls, c'est nous.

Le Podcast des Légendes: Mais toi tu es, on revient sur la question. Michel, c'est une équipe qui est capable de battre Liverpool, qui est capable de battre l'Inter de Milan, qui est capable de battre Glasgow, c’est des jeux quand même complètement différents, ces trois équipes avec des staffs quand même partout. Pourtant, le Championnat de France, il est moins relevé que ça.

Le Podcast des Légendes: Et pourtant, Strasbourg n'arrive pas à accrocher une grosse place en championnat.

Olivier Dacourt: Ouais, mais, parce que la, parce qu’on le dit souvent sur les plateaux, ça pompe tellement d'énergie la Coupe d'Europe, la Coupe d'Europe c'est une vitrine, ça pompe de l'énergie. Moi, si je suis parti l'année suivante, c'est parce qu'en Coupe d'Europe j'avais brillé. Mais, quand j'étais à Lens, c’est également la même chose, il y avait Franck Sauzée, il me disait un truc qui était, et je l'ai dit par la suite aux jeunes joueurs.

Olivier Dacourt: Les mois les plus importants dans une carrière, c'est mars, c'est février, mars, avril, mai. Tout se joue dans cette période. Pourquoi ? Parce que soit on re-signe dans un club, ou soit on est transféré dans un club. Il faut super bien finir. Commencer bien, c’est bien,  mais la fin, c'est la chose. Là, on arrive dans le money time et tout se joue à la fin. Et nous, par exemple, on avait été, on n'avait pas l'effectif pour, oui en coupe d'Europe parce qu'on est arrivé à, on est arrivé à sublimer, mais après, c'était compliqué. On était à notre place, mais, en revanche, si cette équipe on avait gardée, je pense qu'on aurait pu faire quelque chose.

Le Podcast des Légendes: J’aimerais juste pour nos auditeurs rappeler qui jouaient dans cette équipe de l'Inter, il y avait un certain brésilien qui s'appelait Ronaldo, il y avait Djorkaeff, je crois qu'il y avait aussi Zanetti, enfin bref c'était vraiment une équipe de dingo.

Olivier Dacourt: Il y avait Zé Elias, il y avait Simeone, Zé Elias, Djorkaeff, Zamorano. Non, non, il y avait des, il y avait de vrais galants. Il y avait de vrais clients, au but c'était Pagliuca. Ils avaient une équipe de Taribo West, Zanetti, il y avait Coco, ils avaient une équipe de Martiens,

Le Podcast des Légendes: Est-ce que tu penses qu'ils vous ont pris de haut ou vous les avez juste voilà avec la Meinau, plus la motivation qui fait que vous deviez être à huit cents pour cent. Et d'ailleurs je rappelle que le retour vous, le Racing perd trois zéro donc bon, quand même assez près d'une qualification ?

Olivier Dacourt: Non, mais parce qu'il y a le carton rouge de Dogon, Jean-Luc Dogon, il prend un carton rouge et ça change tout. Mais, après c'est le. Après, c'est le football. Mais déjà, d'avoir réalisé ce qu'on a fait. On était la seule équipe qui avait battu, on les avait battus, nous, deux zéro, aller-retour. Il n'y a pas une équipe qui l'a fait, c’est simple là-dessus,

Olivier Dacourt: Ils en ont pris trois en finale. Mais Ronaldo, Ronaldo à l'époque c'est injouable, les gens, souvent les anciens, quand on parle de Ronaldo, souvent la phrase c'est le vrai.

Olivier Dacourt: Cristiano, il a une carrière extraordinaire, mais Ronaldo, Ronaldo non, avec ses deux genoux en vrac, il a réussi quand même avoir un ballon d'or derrière en deux mille deux.

Olivier Dacourt: Donc, quel joueur. Moi je pense que dans ma carrière j'ai vu deux joueurs comme ça, c’est Ronaldo et Z Z.

Le Podcast des Légendes: D’accord, ouais.

Olivier Dacourt: Zizou, pardon, Zidane.

Le Podcast des Légendes: Plutôt Zidane.

Olivier Dacourt: Non.

Le Podcast des Légendes: Et.

Olivier Dacourt: Ils ont joué à Cannes, ils ont joué à Cannes, mais ce n’est pas les mêmes gabarits.

Le Podcast des Légendes: Ouais. Alors tu peux nous en dire un peu plus pourquoi, bon non pas que ce soit des choix controversés, mais, pourquoi a-t-on, toi qui as joué avec quand même pas mal de,

Le Podcast des Légendes: à une période où il y a quand même des stars tout le temps quand même.

Olivier Dacourt: Dans tous les clubs, il y a des stars, mais, parce que Ronaldo si tu te rappelles, il avait la force, la technique, la puissance et la rapidité. Il avait tout. Il était adroit, il avait tout. Et après Z Z, Z Z, parfois quand on le regardait à l'entraînement, on se dit, on se disait qu'on ne faisait pas le même métier.

Olivier Dacourt: C'est étrange cette sensation. Parce que même on jouait, parfois on faisait des jeux à une touche de balle, une, deux touches de balle. Mais on avait l'impression que lui, il était libre, il dribblait, parce qu'il faisait des feintes. Il était, en plus il était beau à voir jouer, il était élégant.

Le Podcast des Légendes: Alors on pourrait en entendre parler, moi je pourrais entendre parler Zidane pendant des heures, mais on a plein d'autres questions. Pendant cette période où tu cartonnes, toi-même tu le dis, tu cartonnes en coupe d'Europe. Le Racing termine, je pense, dans le, on va dire dans la première moitié et donc là, tu décides de partir à l'étranger ?

Olivier Dacourt: C'est ça. Moi, ça faisait neuf ans que j'étais au club, déjà. Donc, j'ai fait un petit peu le tour.

Le Podcast des Légendes: Tu avais froid, je crois.

Le Podcast des Légendes: Tu avais un peu froid. Il faut aller voir,

Olivier Dacourt: Non, mais ça avait été, c'est toujours un. C'est toujours un détachement de, c’était mon club de cœur. C'est le club avec qui j'avais remporté des choses, qui m'a permis de faire, là pour le coup ma carrière, c'était le début de ma carrière et. Mais, je voulais passer à autre chose. Donc, ce qui se passe c'est que je me mets avec.

Olivier Dacourt: Ce qui se passe, c'est que j'ai Bordeaux qui vient et on se, pratiquement on se met d'accord avec Bordeaux.

Le Podcast des Légendes: D'accord. Alors pourquoi Bordeaux à ce moment-là ?

Olivier Dacourt: Non, parce qu’eux, ils me courtisaient et ils étaient en train de montrer. C'est simple, ils étaient en train de monter une équipe. Eux, ils avaient le, ils envisageaient de gagner le titre. Il voulait être champion, ils vont être champions un ou deux, un an après derrière, ils vont être champion avec le but de Feindouno.

Olivier Dacourt: Je crois que c'est quatre-vingt-dix-neuf, non ?

Le Podcast des Légendes: Oui, c'était avant le.

Olivier Dacourt: Eux, ils sont en train de, ils veulent construire une grosse équipe et Charles Camporro, je le rencontre et tout. Et il voulait vraiment que je vienne. Donc, je dis OK il n'y a pas de problème, mais, il faut voir avec Strasbourg. À l'époque Strasbourg, ne voulait pas me vendre et en fait c'est Claude Le Roy et Patrick Proisy. Claude Le Roy qui dit, écoutes, s'il y a un club qui met quarante millions de francs, tu partiras.

Le Podcast des Légendes: Quarante millions, à l'époque c'était, combien en euro ?

Olivier Dacourt: Enorme. Et là je me dis, putain jamais de la vie je vais partir, jamais.

Le Podcast des Légendes: Et là tu te sens prisonnier ou pas ? Tu te sens un peu comme le prisonnier avec tes quarante millions ?

Le Podcast des Légendes: Et là il s’est acheté une doudoune et il se,

Olivier Dacourt: Un peu, là Bordeaux pouvait mettre trente-deux millions.

Le Podcast des Légendes: Quand même, OK.

Olivier Dacourt: Ouais, il pouvait mettre trente-deux millions, mais, quarante, ils n’y vont pas. Et là il y'a l'entraîneur des Glasgow qui devient l'entraîneur d'Everton. Et il avait dit, je le sais derrière, la première chose qu'il ferait s'il prenait un nouveau club.

Olivier Dacourt: S'il était resté au Glasgow, il m’aurait acheté parce que je l'avais un peu, je l'avais impressionné en fait, il vient à Strasbourg, il veut me rencontrer et je me souviens, je suis à la cathédrale, on mange au Kammerzell. Il veut me rencontrer avant de parler de quoi que ce soit. Avant de parler de prix, il voulait juste me rencontrer et on mange.

Olivier Dacourt: Et quand je discute avec lui, il fait.

Olivier Dacourt: "Welcome to Everton". Je ne savais pas ce qu'il avait discuté, ce qui allait se passer. Il m'a dit "I want you in my team"

Le Podcast des Légendes: Alors question débile, quel est ton niveau d'anglais à ce moment-là ?

Le Podcast des Légendes: Il n'avait pas compris Welcome to Everton. Donc, il dit OK, je paye, ce n’est pas de problème. Et là Olivier, il sort la carte bleue, il croyait que c'est lui qui va payer.

Olivier Dacourt: Non, non, j'avais un, j'avais un anglais de base, je me faisais, puisqu’il y avait, nous, on avait pas mal de danois,

Olivier Dacourt: On avait des Danois. Ouais, on avait pas mal de danois et moi je parle avec eux et après peut-être que c'est inconsciemment. Moi, quand j'étais plus jeune, j'avais fait anglais. J'ai fait anglais, allemand et Italie.

Olivier Dacourt: italien.

Le Podcast des Légendes: Après l'allemand.

Le Podcast des Légendes: Bon, l'allemand, bon choix.

Le Podcast des Légendes: Bon choix à Strasbourg pour l'allemand, ça il n’y a vraiment pas de problème, mais italien, là c’est.

Olivier Dacourt: Non, mais moi, j'avais fait allemand, j'ai fait en deuxième langue, tout le monde prenait espagnol et je ne sais pas pour quelle raison d'ailleurs.

Le Podcast des Légendes: Pour draguer.

Olivier Dacourt: Derrière, j'avais pris des cours. J'avais pris des cours d'italien parce que je me disais que l'anglais, si je vais en Premier League, l'italien je voulais aller en série A. Moi, je ne l’avais fait que pour ça, dans l'esprit de me dire que si, au moins j'arrivais là.

Olivier Dacourt: Et ce qui s'est passé, c'est quand je suis arrivé en Angleterre, pendant six mois, j'ai fait semblant de ne pas parler l'anglais.

Le Podcast des Légendes: Quand tu es arrivé à Everton la première année ?

Olivier Dacourt: La première fois, je ne parlais pas en anglais. Je faisais semblant de ne pas comprendre. Comme ça, j’entendais tout ce qu'ils disaient sur moi.

Le Podcast des Légendes: Attends, mais le coach faisait des causeries en langage des signes ?

Olivier Dacourt: En anglais. Non, en anglais, mais, moi je ne parlais pas en fait, quand les mecs ils venaient me parler, « I don’t understand ».

Olivier Dacourt: Comme ça, quand ils me parlaient, parfois, ils parlaient de moi, ils disaient french.

Le Podcast des Légendes: Sympa les Anglais!

Le Podcast des Légendes: Et.

Olivier Dacourt: J’entendais tout.

Le Podcast des Légendes: Pour nos auditeurs à cette époque-là, Everton, c'est quand même un club très anglais pour le coup. Enfin tu as choisi un club qui est alors là pour le coup ce n'est pas maintenant, ce n'est pas l’Everton de maintenant, c'est quand même.

Olivier Dacourt: Ce n’est pas l’Everton de maintenant. Non, mais il y a John Collins qui est là et franchement John, l'ancien joueur de Monaco, il a été exceptionnel. Après, j'ai Mickaël Madar qui est là, mais lui ne joue plus en fait, il n’est même plus dans le, il n’est plus dans l'effectif en fait.

Le Podcast des Légendes: Ils l’ont embauché comme kiné non ?

Olivier Dacourt: Il n’est plus dans l'effectif. Non, il s'entraîne, mais le, il ne te met pas en confiance. Mais derrière, je fais venir Ibrahim Bakayoko qui viendra.

Olivier Dacourt: Et Marco Materazzi que je retrouverai à l’Inter plus tard. Et en fait avec Marco, on est toujours ensemble.

Le Podcast des Légendes: Grâce à l'italien ? Comme quoi l'Italien, avec Marco, ça a bien marché.

Olivier Dacourt: Exactement.

Le Podcast des Légendes: Génial et donc,

Le Podcast des Légendes: Pour le coup, tu débarques totalement en Angleterre, à Liverpool, comment tu te débrouilles puisque là tu es tout seul ? Enfin encore une fois, comment ça se passe ?

Olivier Dacourt: Moi je, j'ai ma femme, j'ai mon fils qui a un an, mais moi j'ai toujours voulu jouer en Angleterre, c'est toujours ça. C’était, moi, ce n'était pas l'Italie, ce n’était pas l'Espagne, c'était l'Angleterre. Pourquoi ? Parce que j'ai toujours eu cette mentalité de, cette mentalité de dire que le Fighting Spirit. Moi je rentrais sur un terrain parce qu'on m'a toujours dit, écoutes, le plus important, tu rentres sur un terrain, tu donnes tout, tu gagnes, tu gagnes, tu perds, tu, tu as au moins la conscience tranquille que tu as tout donné.

Olivier Dacourt: Donc pour moi, arriver en Angleterre et en plus tacler, quand tu mets un tacle c'est comme si tu avais mis un but. Donc, quand tu es arrivé, en plus, c'est un gros transfert, donc les gens t’attendent. Les gens t’attendaient, les salaires, tout changeait en fait, je suis rentré dans une autre dimension et moi les, ce qui a été vraiment, c'est que les gens m’adoraient. Quand je suis arrivé là-bas, les gens m’aimaient beaucoup parce que techniquement j'étais à l'aise et en plus je mettais des boîtes, j'en ai opéré plus d'un donc sans anesthésie.

Le Podcast des Légendes: Alors justement, toi c'est, avant les médias sociaux donc c'est, je pense un peu différent, mais, est-ce que tu, donc tu sais que tu es attendu ? C'est un gros transfert, tu l'as dit toi-même, est-ce que tu lis ce qui s'écrit sur toi ? Tu lis ce que disent les journalistes ou pas du tout, toi, tu es sûr de toi et tu sais que ça va bien se passer ?

Olivier Dacourt: Non, pas du tout. Non, pas du tout, pas du tout. Je ne sais pas ce qui se. Moi, je connais mes qualités parce que la, parce que six mois avant, on a joué Liverpool, on a joué Glasgow, on a joué l'Inter de Milan et je n'ai rien à envier aux autres. Donc ça, je le sais.

Olivier Dacourt: Après, c'est comment je vais m’acclimaté aux championnats, dans la vie, parce que la vie, ce n’est pas facile tous les jours. C'est dur quand on ne voit pas la lumière, c'est dur, il pleut tout le temps, le temps. Après, je ne dis pas que j'habitais, j'étais en Méditerranée, mais,

Olivier Dacourt: Mais à Strasbourg, c'est un semi-continental et on avait, de temps en temps, on voit des, quelques lumières.  

Le Podcast des Légendes: On a ce que l’on appelle l'été quoi. Vous aviez ce qu'on appelle l’été, ce qu'on n’appelle pas du tout à Everton parce que ça n'existe pas l'été quoi, c'est un peu le problème.

Olivier Dacourt: C'était compliqué. Mais après, au niveau du foot, je me suis régalé, c'était extraordinaire, j'ai adoré.

Le Podcast des Légendes: Alors tu, tu arrives à Everton, on est quatre-vingt-dix-sept, quatre-vingt-dix-huit. On n'est quand même pas loin de la Coupe du monde,

Olivier Dacourt: Quatre-vingt-dix-huit, si. Quatre-vingt-dix-huit, quatre-vingt-dix-neuf.

Le Podcast des Légendes: D’accord. Déjà là, tu as déjà laissé passer la Coupe du monde, avant quand tu étais à Strasbourg, est-ce que tu espérais être sélectionné pour la Coupe du monde ou pas du tout ?

Le Podcast des Légendes: Sachant que tu avais été Espoirs et que tu avais fait un peu tous les échelons.

Olivier Dacourt: Bah oui, j'espère parce qu'en plus je vois mes copains. Nous, on gagne quatre-vingt-dix-sept, quatre-vingt-dix-huit. On a cette campagne, cette campagne en coupe d'Europe, donc les gens voient. Et, je crois que j'avais fini meilleur joueur de, dans l'équipe avec la note, je crois que j'ai sept et demi ou un truc.

Olivier Dacourt: Le truc était énorme, donc j'avais été, j'avais marqué les esprits. Donc oui, en même temps, je me dis, il n'y a pas de Viera qui fait le doublé avec Arsenal, ça va être compliqué. Je me dis qu'il n'y a pas de Viera qui fait du doublé, tu en as, après c’est des choix, je, j'espère. En même temps, je n'ai pas beaucoup de chances d'y aller.

Olivier Dacourt: Je le sais que parce qu'à l'époque, il faut jouer en, il faut jouer à l'étranger pour être en équipe de France.

Le Podcast des Légendes: Il faut jouer les premiers rôles quoi, il faut jouer de toute façon les premiers rôles.

Olivier Dacourt: Ouais, il faut jouer les premiers rôles et après en toute honnêteté il y a Manu Petit, il y a Karamba, il y a Deschamps, mais il y a de vrais joueurs en fait et tu attendais ton tour, c'était comme ça que ça se passait.

Olivier Dacourt: Mais le fait de jouer à l'étranger déjà, c'est pour ça que je partirais.

Olivier Dacourt: C'est pour ça que j'étais parti à l'étranger moi. C'était pour, parce que pour être en équipe de France, il fallait jouer à l'étranger.

Le Podcast des Légendes: Ce qui est ce qui est intéressant, c'est que tu pars à l'étranger pour jouer en équipe de France, parce qu'il faut et en même temps tu peux partir à l'étranger parce que tu es super fort et puis que la France est devenue aussi champion du monde, il y a quand même une hype autour des Français c'est marrant, c'est les deux, les deux jouent à mort là ?

Olivier Dacourt: C'est ça. C'est exactement ça, ouais, mais, je pense que peut-être qu’ils ne mettent pas quarante millions si la France n'est pas championne du monde, je ne sais pas, on est à la mode.

Le Podcast des Légendes: C'était à la mode à ce moment-là. Et puis surtout milieu défensif c'est quand même ceux que, l'équipe de France, ils ne viennent pas sur leurs attaquants, ils viennent surtout sur leurs défenses. Donc effectivement, en plus.

Olivier Dacourt: C'est ça.

Le Podcast des Légendes: Donc après, donc tu termines, je crois, meilleur tacleur de la ligue, je pense que tu as dû passer une saison kiffante en tout cas pour, par rapport à ta position. Et tu décides de retourner en France.

Olivier Dacourt: Moi, mais non je, en fait, la vraie histoire,

Le Podcast des Légendes: On veut la vraie histoire.

Le Podcast des Légendes: Oui. C'est pour ça qu'on est là.

Olivier Dacourt: La vraie histoire, c'est que je ne dois pas revenir en France. C'est un concours de circonstances et c'est parce que pour moi, la chose la plus importante c'était, c'est la relation humaine en fait. Et je rencontre Gervais Martel. Lui, il s'était dit, je l'avais rencontré dans son golf parce que je suis passionné de golf.

Olivier Dacourt: Et je lui dis, si je reviens en France, je reviendrai chez vous. Mais à aucun cas moi je décide de revenir en France. Il faut savoir qu'en Angleterre, les transferts commencent à peu près en juillet, août, pas en France, en France c’est mois de juin, parce que le championnat reprend plus tard. Sauf qu’Everton, eux, ils ont décidé que de toute façon, si je devais partir, je partirais à hauteur de je crois que c'était soixante-cinq millions de francs, dix millions d'euros.

Le Podcast des Légendes: Chaque fois c'est une étape incroyable!

Olivier Dacourt: Mais c'est énorme. Et donc, moi je sais très bien que Bordeaux revient, et là Bordeaux ils peuvent mettre cinquante millions.

Le Podcast des Légendes: Ils ont toujours été un peu courts.

Olivier Dacourt: Bordeaux revient,

Le Podcast des Légendes: Tu notes Olivier qu’ils ont toujours été un peu courts ?

Olivier Dacourt: Et moi ça ne m'intéresse pas de revenir. Pourquoi ? Parce que j'ai Aston Villa, j'ai Newcastle et j’ai Chelsea, mais Chelsea où Didier Deschamps ira à Chelsea. Et, Sauf qu’eux ils font Aston Villa, c'était, l'entraîneur c'était John Gregory, donc je le rencontre et lui, il me dit ne t'inquiètes pas, moi, ça m'intéresse, mais on va faire ça fin juillet.

Olivier Dacourt: Mi-juillet, fin juillet. Sauf que nous, on est loin.

Olivier Dacourt: Nous, on est au mois de juin, donc là, il veut me rencontrer Gervais, donc, on va à Lens avec le secrétaire général du club. Mais dans mon esprit, mais je suis persuadé que lui peut mettre cinquante millions, pas plus. Donc j’y vais par respect.

Olivier Dacourt: Et là ça parle et le secrétaire général il dit non, no way, en dessous de soixante-cinq, s'il n'y a pas ça le joueur, il ne part pas. Il ne partira pas. Pourquoi ? Parce qu'il avait déjà des clubs en fait, qui étaient derrière et il le savait. Et là, je me souviens, Gervais, il m'appelle dans son bureau et il tape du poing fort sur la table et dit.

Olivier Dacourt: Il ne faut pas commencer à me faire chier ces rosbifs.

Le Podcast des Légendes: Tout de suite dans le cliché.

Olivier Dacourt: Tu veux venir ?

Olivier Dacourt: Tu veux venir ? Je dis oui, mais président, mais ça dépend. Je ne peux pas lui dire parce que le mec, humainement, il est extraordinaire. C'est un super mec, un passionné. Je ne peux pas lui dire non, je ne me vois pas,

Le Podcast des Légendes: Tu ne peux pas lui dire, mais il y a Chelsea quand même.

Olivier Dacourt: Je ne me vois pas fait en fait, et je vois une telle passion, un tel amour pour son club que je lui ai dit.

Olivier Dacourt: Écoutez, président, si vous vous mettez le prix, il n'y a pas de problème, Il n'y a pas de souci, je viendrai, mais il faut mettre le prix. Après, on discute de mon salaire parce que ce n'est pas le même. Venir à cinquante, venir à soixante-cinq, ce n'est pas pareil. Il me dit OK, je les mets.

Le Podcast des Légendes: Comme ça.

Olivier Dacourt: Et là, je me dis ça et je me dis c’est un fou ce mec, il est fou.

Le Podcast des Légendes: Mais tu n'as pas l'impression de te sentir un peu piégé par justement l'émotion ou le côté un peu, il était cool.

Olivier Dacourt: C'est ça,

Le Podcast des Légendes: OK.

Olivier Dacourt: Parce que quand j'arrive, donc je signe à Lens. Là, coup de théâtre, je signe à Lens et j'arrive. Et en fait, eux ont repris déjà depuis longtemps et lui avait dit, de toute façon, quand j'arriverai à Lens, l'entraîneur, ça ne va pas être Daniel Leclercq, j'allais arriver, ça serait comme, ça comme ça.

Olivier Dacourt: Mais moi, j'arrive un mois après tout le monde, trois semaines ou un mois après tout le monde. Donc eux, ils ont repris et tout. Putain, on va courir de la première fois, une des premières fois, je me souviens, on va courir autour d'un hippodrome. Je lui dis, moi je ne suis pas, je ne suis pas venue pour ça. Courir comme ça, mais je suis derrière, on me donne un truc le temps.

Olivier Dacourt: Moi je respecte le temps et les autres ils sont, ils se disent, attends, c'est le plus gros transfert du club, le plus gros salaire du club. Sauf que le premier match, on va jouer à Strasbourg.

Olivier Dacourt: Et là je, j'ai envie de pleurer et tout. Et pendant la causerie, juste après, je vais voir Gervais, Je lui dis, ça y est, c'est terminé, je pars.

Le Podcast des Légendes: Après une mi-temps ?

Olivier Dacourt: Non, une causerie. Avant de commencer le match, j'ai dit ne reste pas,

Le Podcast des Légendes: Tu es juste sur le banc ?

Olivier Dacourt: Je reste sur,

Le Podcast des Légendes: Tu sais que tu vas mettre tes petites fesses sur le banc et ça, ça t'énerve.

Olivier Dacourt: Sauf qu'à l'époque, il y a beaucoup de Lensois. Il y avait tout, il y avait des groupes et je vois en fait qu’il y en a plein qui sont contents. Je le vois comme ça, je le vois et tout. Parce que j'avais demandé plein de places et tout, puisque dans mon esprit, plus je faisais la Une de tous les journaux, tous les journaux, le retour, soixante-cinq millions.

Olivier Dacourt: Tout le monde parlait et tout. Et lui, il m'a mis remplaçant.

Le Podcast des Légendes: Mais il t’explique pourquoi ? Là, le coach c'est Leclercq, toujours ?

Olivier Dacourt: Oui, pas un mot.

Le Podcast des Légendes: Sympa, c'est un bon respect quoi.

Olivier Dacourt: C'est exactement ça. Ça sera fini, lui, c'est terminé. Moi, après le premier match, j'ai dit que de toute façon, je ne resterai pas là. Sauf qu'entre temps,

Le Podcast des Légendes: Tu vois le sourire des autres ?

Le Podcast des Légendes: Tu vois le sourire des autres ?

Olivier Dacourt: Mais j'ai les glandes, j'ai les glandes. Le lendemain à l'entraînement, mais parce que j'étais un peu fatigué, le lendemain à l'entraînement, il veut me faire courir.

Olivier Dacourt: Et là, j'ai craqué là. J’ai craqué, j’ai pris les plots et je suis parti. Je suis parti en fait, parce que je n'étais pas venu, parce qu'en fait, je voyais en fait, parce que c'est des concessions. J’aurais dû être en Angleterre. Finalement, je reviens là et il a voulu me montrer que c'était lui qui, c'était le patron.

Olivier Dacourt: Mais non, mais ce n’est pas comme ça en fait. Et moi, pour moi, c’est, il y a quelque chose qui est brisé en fait, elle s'est brisée déjà. Et j'ai dit à Gervais, je pars en fait. Donc, ce qui se passe c’est que nous, il y a la Coupe d’Europe où ça va bien se passer, mais en championnat, ça ne se passe pas mal. L'entraîneur, il décide d'arrêter.

Olivier Dacourt: Il y a eu une réunion avec le président où certains joueurs, ils massacrent l'entraîneur et moi je suis là, j’assiste à la réunion et je ne dis pas un mot.

Le Podcast des Légendes: Tu fais semblant de ne pas comprendre le français en fait.

Olivier Dacourt: Je peux jurer sur,

Le Podcast des Légendes: Tu recommences ta stratégie en fait.

Olivier Dacourt: Non, ce n'est pas ça, c'est que je.

Le Podcast des Légendes: I don’t understand.

Olivier Dacourt: Je peux jurer sur tout ce que j'ai de plus cher. J'insiste, il y a six joueurs et ils massacrent l'entraîneur. Ils le massacrent. Donc finalement l'entraîneur,

Le Podcast des Légendes: Et l'entraîneur est là, il est dans la salle aussi, dans la pièce ?

Olivier Dacourt: Oui

Olivier Dacourt: Non, il n'est pas là. Non, non, c'est une réunion, juste comme ça ne va pas. Une réunion avec le président et tout et ils massacrent l'entraîneur et cette réunion,

Olivier Dacourt: ça va sortir dans les journaux et je jure sur ma mère, les yeux de ma fille. Je n'ai pas dit un mot dans cette réunion. J'ai juste dit ouais, comme quoi, avec moi, c'est difficile au niveau de la, mais les entraînements, j'aime beaucoup ses entraînements, c'est top. Après, il y a un problème de communication, mais sinon je n'ai pas de problème avec lui et dans tous les journaux.

Olivier Dacourt: Quand il a arrêté, c'est moi qui l'ai fait virer en fait, tous les journaux. Et la cassure, elle était là, donc après, terminée. Même avec les joueurs, je ne parlais plus aux joueurs.

Le Podcast des Légendes: C'est plutôt la cassure avec les joueurs. C'est quand quelqu'un,

Olivier Dacourt: Non, mais parce qu'il y a quelqu'un qui a dit que c'était.

Le Podcast des Légendes: Tony Vairelles si tu nous entends.

Olivier Dacourt: Je sais que je sais très bien que ça sort. Non, non, il n'était pas là, il était parti lui, mais je sais que le problème, il est là en fait, c'est dans les journaux, sachant que c'était moi le plus gros salaire, le plus gros transfert. Le premier responsable, c'est moi.

Olivier Dacourt: Et pendant six mois, moi, je me fais siffler au,

Le Podcast des Légendes: à Bollaert.

Olivier Dacourt: Ouais, ouais à Bollaert. Au mois de janvier, sauf que fin décembre, début janvier, on est dernier et ils ont investi cent cinquante millions. Il y a Blanchard, on n'est pas bien, mais en Coupe d'Europe, on est encore qualifié et,

Le Podcast des Légendes: Alors, Blanchard qui revient pour le coup de,

Le Podcast des Légendes: Lui, il revient de la Juve.

Olivier Dacourt: Ouais, c'est ça.

Le Podcast des Légendes: Et toi tu reviens dans le, c’est aussi le retour des stars qui sont parties à l'étranger, qui reviennent à Lens.

Olivier Dacourt: Oui, des stars, oui, des pseudos, on fait un nom et on revient.

Le Podcast des Légendes: Ce n’est pas sympa pour Blanchard, mais

Olivier Dacourt: Non, ce n'est pas cool, mais. Et finalement, on s’est fait éliminer. On va jouer à Besançon et on s’est fait éliminer, c’est Besançon. Par exemple, dans ma carrière, on m'a toujours demandé quel est le joueur qui m'a fait le plus la misère. C'est un joueur qui a joué à Sochaux.

Olivier Dacourt: Après, c'est un joueur qui s'appelle Isabey.

Le Podcast des Légendes: Oui, Michaël Isabey.

Olivier Dacourt: Exactement. C'est le joueur qui m'a fait le plus la misère. C’était pendant la neige, il est petit. On s’est fait éliminer. Derrière, il y a les supporters qui attendent et on se bat avec les supporters.

Le Podcast des Légendes: C’était une saison en entière quoi.

Olivier Dacourt: Et là.

Olivier Dacourt: Non, non, mais c'est ce qui se passe. Et là, en fait, ce qui se passe, c'est que c'est un jeune joueur.

Olivier Dacourt: Ils interpellent un joueur qui s'appelle Patrick Barul. Ils commencent à, il y a une, ils commencent à se battre et ils sont six ou sept. Et ils commencent à, et moi j'interviens. Il y a Didier Sénac qui intervient, Gervais aussi intervient. Sauf que tous les autres joueurs, ils sont restés dans le bus.

Olivier Dacourt: Tous.

Le Podcast des Légendes: Donc, il n’y avait pas une grosse solidarité.

Le Podcast des Légendes: Et on est déjà sur l’histoire du bus.

Olivier Dacourt: Donc après on fait la,

Le Podcast des Légendes: On est déjà sur une histoire de bus ici encore.

Olivier Dacourt: Ouais, toujours.

Olivier Dacourt: Et derrière on fait une réunion et là on crève l'abcès et il y en a. Allez, il y en a pas mal de joueurs, fait la réunion. Il a émis dans l'équipe il y a de nombreuses années, Gervais, il avait dit oui, s’il y avait un jour, s'il devait, si on lui donnait une baguette magique et il aimerait avoir un joueur qui ça serait ? Il avait dit moi, parce qu’en fait le lendemain, à la causerie, ça commence à parler.

Olivier Dacourt: Il y a le capitaine qui parle, je ne cite pas son nom, il y a le capitaine qui parle. Je lui dis, toi maintenant, tu vas fermer ta bouche, ta gueule. Je ne t'aime pas,

Le Podcast des Légendes: Cash.

Olivier Dacourt: Ouais, je ne t'aime pas, toi, je ne t'aime pas toi. Toi, je ne t'aime pas. En revanche, à partir d'aujourd'hui, vous, vous allez, moi depuis le début, je cours, il n'y en a qu'un qui se fait siffler, c'est moi.

Olivier Dacourt: Moi, je prends tout avec Joce Blanchard, on prend tout. Donc maintenant toi, on ne va plus se dire bonjour, mais toi, tu vas courir pour moi, moi, je vais courir pour toi. Et maintenant, on ne se dit plus bonjour, on va arrêter de faire les,

Le Podcast des Légendes: Hypocrites ?

Olivier Dacourt: Les hypocrites et juste on va se concentrer au football. On arrive sur le terrain, tu cours pour moi, je cours pour toi et après quand on sort, tu fais ta vie, on ne se parle pas.

Olivier Dacourt: Suite à ça, on ne va pas perdre un match du championnat. On va finir quatre, le, trois jours après, la personne à qui j’ai dit je ne t'aimais pas, il arrête un penalty,

Le Podcast des Légendes: On se demande qui ça peut bien être.

Le Podcast des Légendes: Mais c’est un joueur qui est vraiment une clé dans les buts. Voilà Michel, je préfère te le dire.

Olivier Dacourt: On gagne un zéro, il arrête un penalty et on se prend comme ça, et on se prend dans les bras. Tu vois la tarte, on se prend dans les bras et derrière, je te jure qu'on ne perd pas un match et on va jusqu'en demi-finale de Coupe de l'UEFA.

Le Podcast des Légendes: Génial.

Olivier Dacourt: Il restera incroyable avec l'Atlético, le Celta Vigo, Kaiserslautern et on fait un parcours et on finit à l'époque quatrième.

Olivier Dacourt: On ne fait pas la Coupe d'Europe parce que Gueugnon bat le PSG,

Le Podcast des Légendes: Oui.

Le Podcast des Légendes: Un truc improbable en Coupe de France.

Olivier Dacourt: C'est ça. Et nous, on finit en fait, on ne fait pas la Coupe d'Europe pour ça. C'était un incroyable, c'était un parcours, là on ne le fait pas, on fait la Coupe d'Europe, puisqu'on fait demi-finale et compagnie, mais,

Le Podcast des Légendes: Vous ne vous qualifiez pas pour la coupe d'Europe la saison d’après ?

Olivier Dacourt: C'est ça.

Le Podcast des Légendes: Parce qu’à l’époque il y avait coupe de la Ligue, vainqueur de la Coupe de la Ligue, vainqueur de la Coupe de France. Donc ça, c'était quand même des petits numéros.

Olivier Dacourt: C'est ça. Mais, mais le souvenir de cette campagne européenne qui est extraordinaire. Et comme je l'avais dit à Gervais, Gervais puisque je l'appelle moi à partir du mois de mars, j'avais écouté Sauzée donc février, mars, avril, mai.

Le Podcast des Légendes: Tu prépares quoi, tu prépares déjà le prochain quoi ?

Olivier Dacourt: Et là, je suis à fond. Je mets un doublé à Auxerre, un doublé à l'Atlético et je suis en plein.

Olivier Dacourt: Et là, j'ai tous les clubs qui viennent contre l'Atlético là-bas et je le sais qu'ils le sont. Il y a, c’était Bobby Robson, il est dans les tribunes, c'est le mec de Leeds qui est là, chez tous les clubs qui sont dans les tribunes, doublé.

Olivier Dacourt: Et là je suis parti. Et je sais que j'ai plein de clubs et là, et là, d'un coup, je vais voir Gervais parce qu'entre-temps ils ont voulu me, ils ont voulu me prêter à Bordeaux. Bordeaux et Lens avaient voulu renouveler le contrat.

Le Podcast des Légendes: C’est décidément l’arlésienne de ta carrière.

Le Podcast des Légendes: Ouais exactement, Bordeaux c'est vraiment le club, tu n'y as jamais été, mais, vraiment ils t’ont suivi tout le temps quoi.

Olivier Dacourt: Charles, c'était le directeur sportif qui s'appelle Charles Camporro. Et bien Charles, il, mais je l'ai eu dès, c'est quelqu'un, c'est comme si c'est quelqu'un que j'aime beaucoup. Je n'ai jamais joué à Bordeaux, mais je l'ai eu tellement de fois. Lui en tout cas, il m'a redonné confiance parce que, à chaque fois, il parlait avec mon agent.

Olivier Dacourt: Il disait toujours. Mais moi, Olivier, je le prends quand il veut, je le prends, je le prends. Donc j'ai souvent aimé Bordeaux.

Olivier Dacourt: J'ai souvent suivi les résultats de Bordeaux parce qu'il y avait Charles Camporro.

Le Podcast des Légendes: De toute façon en février, tu avais une chance sur deux de finir à Bordeaux six mois plus tard, il y a un peu oublié, t’intéresser pour savoir où ils étaient quoi, mais,

Olivier Dacourt: Non, non, mais,

Le Podcast des Légendes: Mais ils étaient toujours courts de cinq millions de francs. Ça, c'est un problème de Bordeaux.

Le Podcast des Légendes: C'était l'époque m six ?

Olivier Dacourt: Non, non, non, non, ce n’était pas, il n'y avait pas,

Olivier Dacourt: Mais derrière, je suis reparti. Dès que j'ai pu repartir à Leeds, je suis reparti et je me rappelle, j'arrivais et je l'ai appelé, mais il ne me répondait pas et je l'ai attrapé sur une aire de, sur l'autoroute et je lui faisais comme ça.

Olivier Dacourt: Il avait sa Jaguar, j'étais là en double, je lui faisais comme ça à droite, et on s'est mis dans un, dans une aire d'autoroute comme ça. Et je lui ai dit que je partais, parce que quand j'étais venu, je lui ai dit, Gervais, je viens à Lens pour toi. Le jour où je partirai, je partirai, je te le dirai et je partirai et on se mettra d'accord, et en fait, lui, a respecté tout ça.

Olivier Dacourt: Et lui, il était prêt à me donner. Il m'a dit non, reste s'il te plaît, reste. Je te donne ce que tu veux et compagnie. Je lui ai dit non. Le,

Le Podcast des Légendes: Le quoi ?

Le Podcast des Légendes: Je vends Warmuz, mais toi en te garde.

Le Podcast des Légendes: Je te le donne, tu peux l'utiliser chez toi.

Olivier Dacourt: Et pour le,

Le Podcast des Légendes: Je le vends à Bordeaux,

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