Un nouvel épisode chaque semaine

Yannick Stopyra

 Yannick Stopyra au Mexique, Coupe du Monde 1986

 

Yannick Stopyra - Le Prince du Mexique

 

Cet article est une version condensée et éditée de l'épisode du Podcast des Légendes, Le Prince du Mexique

Le Podcast des Légendes: bonjour à toutes et à tous. Bienvenue dans ce nouvel épisode du Podcast des Légendes consacré à l'un des héros du Mondial 1986. Ce joueur était mon idole, sa coupe à la brosse, son bracelet de force mi- tennisman, mi- maître de l'univers, ses coups de tête rageurs qui faisaient frémir les filets des défenses de division 1... Ce sont des souvenirs que tous les fans de foot ont encore en mémoire. Il a joué entre autres à Sochaux, Toulouse, Bordeaux, Mulhouse, compte 33 sélections en équipe de France pour onze buts. Il a été élu dans le onze des meilleurs joueurs du Mondial 86, c'est Yannick Stopyra, bien sûr, le petit Prince du Stadium. Bienvenue ici pour ce podcast, on est vraiment ravis de t'accueillir aujourd'hui, notre objectif, c'est vraiment d'avoir une discussion avec toi comme à la maison. Voilà, on est entre amis, on discute et on revient avec passion mais aussi nostalgie sur les moments de ta carrière. Si tu as un petit feu de cheminée allumé, ce serait parfait parce que c'est véritablement l'ambiance qu'on veut mettre dans cette discussion avec toi aujourd'hui.

Yannick STOPYRA: C'est avec grand plaisir. Je suis un grand sentimental, donc il y a des moments très agréable à échanger avec vous.

"J'ai voulu dépasser le maître, dépasser mon père. Ca a toujours été mon objectif."

Le Podcast des Légendes: parfait, merci Yannick. On va commencer par le commencement. Tu as une ascendance glorieuse :  est-ce que tu étais destiné à devenir footballeur?

Yannick STOPYRA: Destiné, c'est un grand mot, mais j'ai grandi complètement dans ce milieu. Mon père et ma mère m’ont dit que j'ai marché à l'âge de six mois. La première chose que je faisais, c'était de taper dans les trophées que mon père gagnait puisque mon père était footballeur professionnel. Ensuite par ma famille, puisque on est quand même quatre avoir porté le maillot de l'équipe de France A. Je crois qu'il n'y a pas beaucoup de familles qui ont ça. Mon arrière-grand-mère aussi a été importante puisque c'est la présidente fondatrice du Football Club de Lorient et le maillot tango orange et noir a été créé lors d'un repas de famille. Oui, j'ai grandi dans ce milieu. Maintenant ce qui a été peut-être le détonateur : mon père. J'ai voulu un petit peu dépasser le maître, dépasser mon père. Ca a toujours été mon objectif.

Le Podcast des Légendes: Est-ce que ton père te mettait la pression ou était-il plutôt  cool ? 

Yannick STOPYRA: Alors mon père... , Dans un reportage, j'ai parlé un petit peu de mon passé et j'ai raconté à une chaîne qu'un jour, mon père était venu me voir lors de ma première sélection à dix-neuf ans. Et tout d'un coup, j'ai vu cette image qu'ils ont montrée au même moment où je parlais. J'ai eu un une grande émotion. Mon père fait partie d'une génération où on  ne disait pas "je t'aime", on ne disait pas "c'est bien". C'était les valeurs du travail et c'est vrai que je me suis servi de ça aussi dans ma pédagogie d'éducateur, pour dire aussi aux jeunes "c'est bien continue", tout en disant les choses à corriger.

Le Podcast des Légendes: Il était quel genre de papa autour du terrain ? Comment ça se passait?

Yannick STOPYRA:  Mon père était entraîneur, notamment dans mon club d'origine où j'ai eu le bonheur d'avoir le nom du stade au club de Redon appelé [Stade] Yannick Stopyra. Donc pour mon père qui était entraîneur là-bas, c'était quelque chose de fort. Et mon père m'emmenait à l'entraînement bien sûr et moi j'étais ravi. Mais  j'ai très, très vite vu par rapport aux autres que moi je faisais moins bien que les autres. Mais j'ai compris aujourd'hui qu'en fait c'était pour mon bien. Donc mon père, à l'âge de 15 ans, j'avais 7-8 clubs qui tournaient autour pour que je les rejoigne quand j'étais dans le club amateur de Redon, en Bretagne. On a choisi Sochaux parce que mon père a joué à Sochaux avec mon oncle et ça a été un très, très bon choix pour moi. Donc à partir de l'âge de 15 ans, on s'est quittés. Lui, il me suivait et puis à l'époque, il n'y avait pas les téléphones portables, on s'appelait une fois par semaine et c'est tout.

Le Podcast des Légendes: A quinze ans, tu rentres au centre de formation de Sochaux, c'est quoi ton premier sentiment alors que tu quittes la Bretagne pour une autre région, pour une autre ville? Comment appréhendes tu cette nouvelle vie au centre de formation de Sochaux ?

Yannick STOPYRA: Tous les événements de ma vie ont été bien sûr importants pour déclencher des choses. Moi, j'arrive dans un centre de formation, trois ans avant, il n’y en avait pas. C'était la troisième année d'existence de ce club avec un centre de formation. Dedans, il y a des joueurs d'exception : Bernard Genghini, Joel Bats, Albert Rust, Jacky Bonnevay, Jean-Luc Ruty et on partage des moments... Moi, j'ai 15 ans, je suis blessé. Pendant pratiquement 6-9 mois, je ne m'en sors pas avec [ma] croissance. Et puis à la fin de l'année, on me dit qu'on ne va pas me garder. On est réuni dans un bureau et on me dit "Voilà, t'as pas le niveau, tu vas partir dans un club à Besançon. Bon, très bien, c'est un coup, c'est très dur parce que moi, je suis à mille kilomètres de chez moi. Les week-ends quand les gens rentraient chez eux, moi je restais tranquillement dans une famille d'accueil, c'était compliqué. Et puis j'ai eu cette chance un moment, le destin... Un joueur amateur démissionne et il manque un joueur. Et puis une personne au club dit "mais gardez le, gardez le!".

Deux mois après, je commence à jouer en troisième division et là ça va à une vitesse de folie. En trois matchs, je marque cinq-six buts en troisième division à l'époque. Meilleur buteur français.  Je fais des apparitions mais pas encore avec les pros, et puis un jour il manque un joueur à l'entraînement des pros. Rolland Courbis qui jouait à l'époque chez les pros dit "tu ne peux pas nous envoyer un joueur, on fait une opposition et il me manque un joueur pour les pros." Il me dit "J'ai le jeune de quinze ans et demi, c'est moyen, mais tu vas voir". J'arrive et là je vous dis ce que j'ai vécu. Je ne l'ai pas souvent dit. J'arrive au vestiaire, donc à cinq cents mètres, il était carrément dans l'usine Peugeot [puisque le stade Bonal est placée en plein milieu. Je frappe plusieurs fois. [Les pros] sont surpris qu'on frappe et je rentre avec mon sac. Moi je faisais treize quatorze ans. Je leur dis "je viens m'entraîner avec vous" alors ils ont dit "Qu'est-ce que ce… ?" - "Je mets où mes affaires" et il y en a un... il y a toujours quelqu'un d'intelligent, qui m'a dit "met-le là dans les douches". Alors bien sûr, la blague qu'ils ont faite, je vais vous dire ce que ça a déclenché, c'est qu'en fait toutes mes affaires ont été mouillées. J'avais la haine dans ma tête j'avais la haine, mais j'étais tellement respectueux de ces gens qui ne me respectaient pas, qui eux, avaient trente ans trente-trois ans qui rigolaient. J'ai dit "ok, mais vous allez souffrir comme jamais vous avez souffert". J'ai posé mes affaires et j'ai fait l'entraînement. A la fin de l'entraînement, je suis rentré au centre. L'entraîneur des pros a appelé l'entraîneur du centre. Il dit "mais qu'est-ce que tu m'as envoyé?""- Ouais, je suis désolé, je n'avais rien d'autre". Il dit "mais t’es fou ou quoi ? Moi, je le veux lui parce qu'il a couru partout." Alors j'ai loupé plein de trucs mais j'ai été d'une méchanceté. Et en plus j'avais cette qualité et ce défaut, je crois que j'étais méchant. Et ça a déclenché de l'agressivité... Et puis voilà, j'ai démarré à seize ans, à l'époque, en pro, ça a été très vite, oui.

Le Podcast des Légendes: est-ce que tu avais besoin de te faire peur ? Juste avant d'être envoyé chez les amateurs et par hasard, coïncidence ou destin, tu as finalement été rappelé? Est-ce que ça t'a motivé? Tu te dis "Oh là là, là, ma carrière a failli se terminer." Est-ce que c'est ça qui t'a vraiment poussé pour faire plus de la même manière que ce bizutage un peu forcé et de mauvais goût t’avais mis la haine pour montrer aux pros que tu avais le niveau ? Est-ce que tu penses que ça a vraiment eu un impact sur ta carrière?

Yannick STOPYRA: Je pense que c'est qui a déclenché ça. Mais j'étais très, très énervé, très énervé et en fait je serais arrivé dans un dans un contexte beaucoup plus détendu, je n'aurais pas osé. Et je pense que là, j'ai compris. Dans mes qualités de footballeur, je ne peux pas dire que j'étais le meilleur techniquement. Par contre, j'ai toujours fait partie des joueurs qui allaient très vite, qui sautaient haut et donc j'ai amené cette agressivité. Et j'ai très vite compris que les pros n'aimaient pas trop courir. Alors moi je les ai fait courir.

Et j'avais cette faculté de pouvoir très vite analyser. A quinze ans, seize ans, je regardais par exemple le gardien de but. Est ce qu'il est gaucher ou droitier? Est ce qu'il est petit, est-ce qu'il est grand. Pendant qu'il s'échauffait, moi aussi je m’échauffais et je regardais ses défauts. Voilà donc très vite j'ai analysé les pros. Alors je ne dis pas que ça a été facile, mais oui, ça a été beaucoup plus vite grâce, certainement, au bizutage, oui.

Le Podcast des Légendes: A ce moment-là, tu as la passion du foot, tu es un vrai passionné ou est-ce que c'est plutôt une passion familiale, voire même est-ce que c'est déjà un métier?

Yannick STOPYRA: C'est une passion, mais de dingue! A l'école, quand j'avais neuf ans, je me faisais engueuler en rentrant, j'avais onze pour avoir dix, j'avais huit. J'avais douze. Pourquoi ce qui m'intéressait? Moi, c'était le foot. Et pendant les courses. J'avais compris par exemple que les profs, chaque fois que je levais le doigt, il me disait Yannick, c'est bon. Ah, c'est toi, on sait que tu sais et je ne savais pas. Donc elle me laisser tranquille pendant vingt minutes et pendant les vingt minutes, je faisais la composition d'équipe pour la récréation, pour faire, pour faire les matchs. Alors je regardais un copain, je lui dis tu peux jouer gardien. Il disait Pendant le cours, il me dit Ouais, c'est bon, je jouerais gardien. Voilà. Donc le foot a été une passion. Dès que je pouvais, je courais, dès que j'avais, parce qu’à notre époque, on n'avait pas les jeux vidéo, on allait dehors. Et ça aussi, ça a été prépondérant.

Le Podcast des Légendes: est-ce que tu étais déjà connu dans la cour de récré où dans l'école comme la future petite star?

Yannick STOPYRA: Alors oui, oui, [00:13:00] pourquoi? Parce que déjà un fils de prof, déjà, ça donne. C'est bête à dire, Mais dans un dans une petite ville, oui, c'est déjà. Mais surtout avant de partir à Sochaux, quand je suis à Redon, je suis en équipe de France. Il y avait un quatorze ans, il y avait une sélection je me suis retrouvé à Wembley, remplaçant, je n'ai pas joué, j'étais sur le banc et on perd six zéro dans un match contre les Anglais. On perd six à zéro avec des jeunes de quatorze ans donc euh après on fait, on va au pays de Galles, on joue le pays de Galles donc déjà oui, je suis international, on ne peut pas parler d’international à cet âge. Mais oui, j'ai porté, je porte le maillot avec le coq et bien sûr que tout le monde sait qui je suis oui.

Le Podcast des Légendes: et donc tu es à Sochaux. Tu tapes dans l'œil de l'entraîneur et tu ne tarde pas [00:14:00] ensuite à taper à la porte de l'équipe première. Mais j'aimerais surtout qu'on parle de ce, de cette entrée fracassante, de ce match contre Bordeaux ou tu rentres en cours de jeu en milieu de deuxième mi-temps et tu claques un triplé en vingt-quatre minutes.

Yannick STOPYRA: alors c'est fou parce que je me rappelle l'échauffement. En fait, je suis remplaçant, on perd je crois un zéro et le et l'entraîneur me dix à quinze minutes de la fin, il me dit "rentre". Et là je fais un hat-trick je marque trois buts consécutifs à Bordeaux et là, ça déclenche le souhait de des Girondins de d'essayer de m'avoir pendant plusieurs fois. Mais ce qui est terrible, c'est que je me rappelle l'échauffement que je fais avec je crois que c'était Joël Bats qui vient vers moi, mais de Yannick, applique toi, je n'arrivais pas à cadrer, je tirais à côté. Euh je ne sais pas ce qui m'arrivait quoi. [00:15:00] Et puis euh, il me dit. Yannick, applique-toi. Moi je joue après tout. Et puis voilà, je fais. Il y a ce coup de pouce aussi. Ouais, c'est important

Le Podcast des Légendes: est-ce que ce n'est pas ton premier match en première division quand même ?

Yannick STOPYRA: Non, non, non, non, Le premier match est à Nîmes, à Nîmes, il y a… C'est une saison qui était un peu difficile. Il fallait qu'on se sauve.

Le Podcast des Légendes: Est-ce que, à ce moment-là, tu as un plan de carrière? Parce que tu as tu as été en équipe de France scolaire, Donc tu connais un peu les frissons de des rencontres internationales, le frisson de porter le maillot. Tu as donc comme tu l'as dit, ton ascendance familiale, tu as-tu baigné dans le milieu et à cette époque-là Quand Yannick, tu as dix-huit ans, tu viens mettre trois buts en première division. Qu'est-ce que tu dis à ce moment-là? Est-ce que tu dis Bon, voilà, je vais tout casser dans six mois, je suis en équipe de France et je vais… ou est-ce que tes patients est ce que tu gardes la tête froide?

Yannick STOPYRA: [00:16:00] en fait, pour parler de tête froide aussi, d'avoir la grosse tête, c'est qu'en fait, souvent, c'est le regard des autres qui change sur soi. Il suffit que je mette un pull rouge. On aurait dit a eu en équipe de France, il met un pull rouge. Il suffisait que je mette des claquettes. On aurait dit Regardez, il a le melon, il porte des claquettes, c'est le regard des autres qui change en fait, toi, tu ne changes pas. Mais euh, effectivement, je me suis toujours posé la question d'une chose. Michel Platini, avec qui j'ai joué Zidane, avec qui j'ai joué D'ailleurs, on est quatre, quatre joueurs dans le monde à avoir joué avec les deux, donc je fais partie des quatre. Donc euh et je me suis toujours dit pour t'imposer chez les pros si t'arrives si tu es trop respectueux, tu ne peux pas devenir comme MBappe le meilleur joueur du monde, alors je ne demandais pas être le meilleur joueur du monde c'est pas ça mais si tu veux [00:17:00] être meilleur face à des gens sur un terrain qui t’intimide, avec un public autour, il faut il faut pas avoir d'ego, il faut avoir un égo surdimensionné par rapport à quelqu'un. Voilà. Mon père avait une sélection, je voulais deux sélections. Mon père a été pro, je serais pro. Une fois que j'ai été pro à seize ans, je me dis ce n’est pas très dur. Donc voilà, j'ai toujours mis la barre. Et le jour où je n'ai plus, j'ai plus mis cette barre tout doucement, je suis revenu à un niveau inférieur.

Le Podcast des Légendes: c'est intéressant. Donc en fait, c'est quelque part ton père qui était le qui était le curseur en fait. Et toi, tu voulais un peu le surpasser et quand c'était fait.

Yannick STOPYRA: Une anecdote qui est fantastique. Mon père était beaucoup plus doué que je l'étais techniquement. Il allait vite comme moi, il sautait haut. Je sais que on lui a [00:18:00] reproché un jour peut-être son manque d'ambition. Et moi j'ai entendu ça pendant toute mon enfance "ah ton père. Il était doué s'il avait voulu il aurait pu être le meilleur buteur" et tout et un jour, on m'a raconté une anecdote que dans son club, il a un penalty. Le stade dit Stopyra Stopyra Chris Stopyra pour qu'il aille tirer et ses collègues lui disent " va tirer." Il n'a pas tiré. Il aurait pu être le meilleur buteur du championnat. France Brésil. Le penalty,

Le Podcast des Légendes: oui.

Yannick STOPYRA: parce que mon père n'a pas été trente ans avant.

Le Podcast des Légendes: donc dans ta tête à ce moment-là après cent vingt minutes de jeu. Parce que t'as joué l'intégralité du match, tu as la lucidité de te rappeler et de te dire Bon, il faut que je montre. Voilà, faut que je change le cours de l'histoire familiale.

Yannick STOPYRA: En fait, en fait, oui, c'est très raccourci. Parce que quand Henri-Michel il vient, te dire tu tires le penalty [00:19:00] pour aller pour être qualifiée pour une demi-finale de Coupe du monde t’es télévisé et t'as plus de Brésiliens dans la tribune que de Français. T’es un des plus jeunes de l'équipe. Tu te dis Euh, faut pas trop réfléchir. Moi, Quand j'ai réfléchi, j'ai dit oui tout de suite pour mon père et j'y suis allé quand j'ai marché. Après, j'ai eu une autre, une autre logique, c'est que

Le Podcast des Légendes: Tu as switché sur autre chose.

Yannick STOPYRA: oui. Aussitôt, j'ai pensé à autre chose et c'est pour ça que j'ai marqué.

Le Podcast des Légendes: Tu as pensé à quoi, si on peut te demander?

Yannick STOPYRA: En fait, je me connais. Je suis quelqu'un de très émotif. Je vis avec mes émotions, je peux pleurer, je peux rire, je peux m'énerver, mais après, une fois que j'ai fait tout ça, donc je suis conscient de ses émotions. Et comme je suis quelqu'un d’émotif, je me dis. Yannick, c'est compliqué quand tu vas [00:20:00] tirer, si tu veux placer, il faut appuyer fort ton ballon. Donc je me suis dit un j'ai. Je suis émotif, je vais frapper très fort. Pourquoi? Parce que si le gardien il la touche, il pourra la rentrer si tu la places comme font Neymar et compagnie. Regarde le gardien, il met un petit ballon, ce n’est pas pour moi. Donc ce que j'ai fait, je me suis dit. Si tu frappes fort, il faut faire attention à ta course à petits pas. Tu frappes en plein milieu, mais attention, si tu frappes, tu mets ton corps en arrière le ballon va aller à la tribune et tout donc tout ça, j'ai analysé et ça s'est fait super bien quoi.

Le Podcast des Légendes: et tout ça dans l'espace de dix quinze secondes quand même, C'est assez fascinant pour nous qui sommes des amateurs.

Yannick STOPYRA: Mon père est à en Bretagne. Quand il me voit tirer, il dit non, ne va pas tirer, j'ai le sentiment de parce qu'on me l'a dit encore [00:21:00]. On l'a répété et j'ai le sentiment vraiment que je l'entends. J'ai dit mais je vais y aller. Je vais y aller pour toi, pour nous voilà.

Le Podcast des Légendes: C'est une très belle histoire. Très belle histoire. Et alors? Est-ce que ton père te donne des conseils à ce moment-là ou est-ce que toi dans ta tête tu l'as dépassé et tu n'as plus de conseil à recevoir ?

Yannick STOPYRA: non, je Maintenant, il est parti, il n'est plus là. Je n'ai pas été un bon fils là-dessus, c'est à dire que je ne l'écoutais pas. Au contraire, il disait quelque chose. Je faisais presque l'opposé. C'est peut-être mon côté rebelle. Attention, je suis très respectueux. Je n'ai jamais manqué de respect. Mais au fond de moi même, quand ils me disaient fais ça, je disais oui, t'inquiète, je vais faire, je ne faisais pas et peut-être dans le choix de mes clubs. Le choix ou je suis allé, c'est plus des choix personnels. Et mon père, si ça avait été mon agent, certainement, j'aurais fait une autre carrière, certainement plus forte. Oui,

Le Podcast des Légendes: alors puisqu'on parle [00:22:00] des agents tout ça. Donc tu viens de mettre trois buts à Sochaux qui est un club familial au management un peu paternaliste. Peugeot est encore très impliqué. Tu parlais de l'usine tout à l'heure. Est-ce que à ce moment-là, tu as un agent? Donc je rappelle tu as dix-huit ans ou est-ce que le lendemain matin, ton téléphone sonne à tout rompre et tu es du coup, Alors tu dis le regard, le regard clairement a dû changer mais est-ce que du jour au lendemain tu te découvres de nouveaux amis qui veulent chacun avoir, Voilà accès à la future star du football français ?

Yannick STOPYRA: la future star. Je ne me suis jamais considéré comme ça. Mais oui, on n'est Euh, on est toujours star, Il y a toujours en dessous, il y a toujours des gens en dessous qui sont qui sont bons. Mais il y a pas d'argent à cette époque-là, il n'y a pas d'argent. Pourquoi? Parce qu’il n'y a pas d'arrêt Bosman. L'arrêt [00:23:00] Bosman a tout déclenché Pour être pour signer un contrat pro, il faut avoir fait presque une centaine de matchs en Ligue 1. Moi, je crois même quand ne je pendant deux ou trois ans, quand je mets les trois buts, je ne sais même pas si je suis pro. Je crois que je suis stagiaire encore et je ne gagne rien. Tu ne gagnes rien. Je gagnais certainement plus que mon père et je gagne certainement moins aujourd'hui. Voilà, et il n'y avait pas d'agent. Et puis moi, j'ai jamais en fait. Euh, mon choix de carrière, il est quoi? Mon père m'a toujours reproché. Il ne comprend pas mes décisions. Je vais à Rennes parce que Bordeaux veut que j'aille à Bordeaux Au dernier moment, ils font re-signer Bernard Lacombe. Je suis sans club, il me reste un an et je me suis engagé avec Sochaux pour partir. Rennes qui est qui était chez moi, J'avais besoin de[00:24:00] d'avoir un peu plus d'amitié, un peu plus de chaleur humaine. Je me dis. Je vais retourner à Rennes et ça ne se passe pas bien. Euh voilà, j'ai fait des choix, J'ai voulu jouer avec Luis Fernandez, Bruno Delonne à Cannes. J'y suis allé, mais l'argent euh je n’ai pas négocié, Il n'y avait pas d'agent.

Le Podcast des Légendes: donc t'as jamais fonctionné avec un agent au final

Yannick STOPYRA: Non, non, non, non, J'ai du mal encore aujourd'hui dans mon métier, à travailler avec eux parce que ce n’est pas du tout mon éducation.

Le Podcast des Légendes: . Donc Rennes, erreur de casting, ça ne se passe pas bien donc tu loupe, Alors, sachant que tu es quand même appelé en équipe de France à dix-neuf ans ta première sélection contre la Grèce, tu marques le cinquième but lors de ta première sélection. Vraiment un très beau but, d'ailleurs un vrai but de renard. Est-ce que tu pourrais nous raconter qu'elles sont [00:25:00] Si tu te souviens, quand tu entends que tu es sélectionné, Quelles sont tes sensations? Ta première sélection, quels sont les odeurs les images, qu’est-ce que… de quoi tu te rappelles ?

Yannick STOPYRA: En fait, c'est une logique parce que c'est… je parle ouvertement, pour moi, c'est une logique. Je suis dans toutes les équipes nationales, c'est à dire que euh, je suis dans toutes les équipes nationales, je j'ai fait les seize et Dix-sept et dix-huit. J’ai fait les espoirs, j'ai fait les B, fait les militaires. J'ai tout fait, donc un moment donné Euh, c'est sûr que si je ne veux pas en moi, il y a un problème, c'est que moi j'ai, j'ai loupé quelque chose où je n'ai pas été à la hauteur. Et je pense que si les résultats du club en fait, qui ont pourquoi? Parce que l'année où je joue avec les, je joue avec Sochaux, le premier match et première sélection, On joue un match aussi le deuxième je crois. On joue contre Laval, mais on est hyper [00:26:00] mal classés au… Nous, On est champion de France troisième division cette année-là. Moi, je suis le meilleur buteur derrière Cohen un buteur de Nice. Qu'est-ce que j'ai pu? Qu'est-ce que j'ai pu regarder le journal France Football. Enfin, eux la revue tous les mardis pour voir les buteurs je disais Cohen il a encore marqué et lui il a dû finir le championnat avec Vingt-quatre buts. Moi j'ai fini le championnat avec vingt-deux buts mais j'ai fait quatre mois avec les pros donc je n'ai pas pu les deux buts qui manquaient. Bon, j'aurais pu essayer d’en marquer plus et cette année-là on est champions, on joue contre Laval et on monte. On est neuf. Neuf joueurs du centre de formation, on gagne, on gagne je crois quatre zéro quatre un contre Laval, on sauve le club de la relégation l'année d'après, on finit second ou troisième et on fait la coupe d'Europe [00:27:00] contre demi-finale contre Ahkmar a Z soixante-sept jours on se retrouve en demi-finale de coupe d'Europe avec une équipe de gamins. Voilà Et donc c'est, c'est deux saisons ont été, m'ont ouvert la porte pour l'équipe de France.

Le Podcast des Légendes: Et comment tu apprends justement à la sélection ?

Yannick STOPYRA: Moi, j'ai moins celle-là, je n'ai pas tellement de souvenirs. Par contre celle du Mexique, oui, je l'ai la première comme je dis, il n'y avait pas de télévision au centre de formation on ne regardait pas trop parce que déjà on était quinze, Il y avait une télé, c'était compliqué. J'ai dû l'apprendre certainement par un coup de téléphone de ma famille qui m'a appelé pour me dire Yannick Ça y est [00:28:00] tu es dans les seize, ouais, c'était un moment fort, surtout qu'il y avait de très bons joueurs. Il y a un joueur José Touré, on était on était concurrents. C'était un joueur fabuleux Voilà.

Le Podcast des Légendes: donc tu ne te souviens pas trop de cette première sélection, mais est-ce que tu te souviens? En tout cas pas de l'annonce? Mais tu te souviens quand tu rentres? Est-ce que tu as, puisque tu as l'air d'être quand même quelqu'un de très introspectif, de très en phase avec ses émotions, Est-ce que tu te souviens de ce qui passe par la tête quand contre… Alors je ne sais pas. En quatre-vingt, ça va être Hidalgo, j'imagine. Qu'est ce qu’il te dit voilà Yannick, tu vas, rentrer là, tu te dis ça y est, c'est ma première sélection.

Yannick STOPYRA: En fait, ma peur ce n’est pas le terrain. Ma peur ce n’est pas le terrain, c'est de me retrouver face à Marius Trésor à Max Bossis, Michell Platini. Mais je leur dis quoi? Je dis vous, Je dis Monsieur, je dis tu, je ne sais pas moi j'ai dit [00:29:00] j'ai, j'ai dix-neuf ans et eux, ils ont déjà fait là. C'est un des meilleurs joueurs européens. Michel etc. Marius Trésor. C'était un monstre. Euh voilà, depuis longtemps, je suivais, mais bon, maintenant je travaille avec lui, donc je suis un homme heureux, mais cette peur que j'avais à table, mais ce n’est pas sur le terrain que j'avais peur. Par contre, je me rappelle que Michel Hidalgo m'avait dit Yannick, tu vas jouer en deuxième mi-temps Michel quand il a le ballon, même à trente-cinq mètres, même à quarante mètres, fait l'appel de balle et tu vas voir. J'ai fait un ou deux appels, je me suis dit, il ne peut pas me la mettre et il me l'a mis là où il fallait alors ses conseils, c'était vachement… c'était très facile. Ouais, Et après Une fois que tu as le ballon, tu n'as pas intérêt à perdre parce que tu joues avec des monstres ou toi, D'habitude tu joues avec un centre de formation avec des jeunes [00:30:00] etc.

Le Podcast des Légendes: de la bienveillance. Là, il y avait moins de bienveillance.

Yannick STOPYRA: là, il y a moins de bienveillance, mais c'est surtout il faut être efficace parce que sinon le coup d'après, on n'aura plus le ballon,

Le Podcast des Légendes: Et justement tu parles de ces monstres trésors Bossis Platini donc on est en quatre-vingt. La France est toujours vierge de palmarès. Comment est-ce que tu résous ce respect? Est ce qu'il y a un d'entre eux qui dit Ecoute Yannick, maintenant tu fais partie des seize, ça va, t'as le niveau, t'inquiète pas ou est-ce que c'est toi qui te qui te force un peu à être un peu moins, Alors je ne dirais pas irrespectueux, mais à être à te dire bon, voilà, j'ai le niveau, je ne suis pas un imposteur, j'ai parfaitement ma place ici.

Yannick STOPYRA: alors très simplement pour parler juste des bilans des titres. Qu'est-ce qu'on nous apprend quand on est jeune? À l'époque le baron de Coubertin il te dit quoi? Le principal c'est de participer. Ouais on participe ok on parle [00:31:00] du fair-play oui on est fair-play mais les anglais, les italiens, les espagnols tu sais quand ils sont fair-play c'est quand ils gagnent, mais quand ils perdent, ils ne sont pas fair-play. Donc ça aussi ça fait partie des choses qu'on doit apprendre la gagne. La gagne c'est quoi? C'est l'envie d'être meilleur, c'est de se dépasser. Oui mais donc euh je pense que cette génération grâce à des Platini parce que en fait Michel est parti à l'étranger et grâce à lui, on a on a vu que qu'un français il ne faisait pas que participer, il était capable de gagner des ballons d'or, il était capable de gagner des titres avec la Juve. Et ça c'est important. Et quand on voyait on est grâce à cette philosophie, à cette gagne en plus les [00:32:00] joueurs mais de l'époque, mais c'était hyper bien organisé. Il y avait que ça soit Michael Hidalgo ou Henri Michel il y avait un boss, c'était Michel Platini. Il avait des sous-lieutenants qui étaient aussi des boss, mais on les respecter comme tel. C'était Alain Giresse, c’était Max Bossis et Marius Trésor etc. donc tout ça était bien huilé et après sur le terrain et tout allait bien parce que tout le monde allait dans le bon sens. Après moi, je partais du principe que je revenais à mes tous débuts. Moi, ils m'ont trempé ces joueurs-là, ils m'ont trempé mes affaires sous la douche quand j'ai démarré donc euh, pourquoi je vais les respecter sur le terrain? Moi je joue ma place. Par contre, s'il faut le nombre de fois où j'ai que j'ai rencontré des anciens joueurs, ils m'ont dit, Tu as vu mon nez? et j'ai dit Ouais, il dit [00:33:00] Pascal Despeyroux. Il m'a dit. Tu as vu mon nez et j'ai dit Ouais, il y a un angle droit. Il m'a dit. C'est toi qui me la péter à l'entraînement. Ahbon, il y en a un autre. Il me dit Euh, tu as vu mon arcade? J'ai dit oui. Premier entraînement avec les pros. Tu m'as pété l’arcade. Excuse-moi si tu veux moi à l'entraînement, j'étais vraiment. J'étais méchant, j'étais méchant.

Le Podcast des Légendes: On a l'impression que, en dehors du terrain, c'est quelqu'un de respectueux, de normal. En revanche, était complètement transfigurées. Quand tu vas sur le terrain, est ce que c'est vrai ou on se trompe en pensant ça?

Yannick STOPYRA: c'est vrai parce qu'en plus, bon euh, si je euh moi tu me parlais à l'époque je rougissais, J'étais rouge. Mon première interview c'était catastrophique. J'ai fait des fautes, j'ai inventé des mots. je bégayais, je savais pas. Le prof il m’interrogeait à l'école tout le monde rigolait parce que je bégayais, j'avais peur.[00:34:00] Et puis un jour, un jour, je me suis vu. Il y avait je ne sais pas, deux cents personnes en face qui étaient devant moi et je repensais à ce moment-là et je lui ai dit tout peut arriver quoi?

Le Podcast des Légendes: est-ce que pour t’étais un peu comme un acteur au final, quand tu revêtais ton maillot, c'était un peu un costume

Yannick STOPYRA: Oui, j'étais un autre.

Le Podcast des Légendes: alors question le bracelet de force qui m'a fasciné quand j'avais quand j'étais gamin.

Yannick STOPYRA: Ah non, non ce n’est pas un bracelet de force

Le Podcast des Légendes: ce bracelet tennismen, pardon,

Le Podcast des Légendes: pendant le Mondial. Ouais, ça venait d'où ça? Moi je trouvais que c'était la classe absolue.

Yannick STOPYRA: tout le monde l'avait est en fait, très simplement, il faisait tellement chaud, tellement chaud pardon, c'est qu'en fait c'était du coton qui était doublé. Enfin un peu de laine, du coton et ils mettaient des glaçons dedans [00:35:00] de façon que le corps est toujours qu'il soit un peu. C'étaient des deux côtés, on avait des glaçons qui fondaient et il y avait de l'eau qui coulait un peu sur le corps. Tu vois, et à chaque fois que tu passais près du banc, tu reprenais deux glaçons, on les remettait et voilà et ça faisait classe, ouais.

Le Podcast des Légendes: tu n'as pas continué à le porter après sur les pelouses ? Enfin, il me semblait que moi dans ma tête Yannick STOPYRA il n'était jamais sans son bracelet en mousse.

Yannick STOPYRA: je n’ai pas longtemps, mais par contre j'avais une chose qui étaient différentes personnes comprenaient c’est mes chaussures. La façon dont je les laçais en fait les gens faisaient le tour de la du coup de pied, il faisait masser moi le problème, ça me ça me serrer le côté extérieur du pied, ça me serrait. Donc qu'est-ce que j'avais trouvé? Une combine, c'est qu'en fait [00:36:00] je faisais juste un nœud simple je tirais et je faisais monter au niveau des chaussettes et là, je faisais un nœud. Voilà. Et les gens étaient surpris. Mais c'est un problème de de gêne par rapport aux chaussures.

Le Podcast des Légendes: alors justement ont dit les footballeurs assez superstitieux donc Michel pensait que ce bandeau de force, c'était un truc un peu superstitieux est ce que toi t’avais quelque chose de superstitieux, que tu faisais toujours la même chose ou c'était vraiment quelque chose, ou tu n'avais aucune superstition ?

Yannick STOPYRA: c'est vrai que je suis superstitieux maintenant. Euh non, je savais que tous les trois matchs, si je ne marquais pas, j'allais marquer. Voilà euh je m'étais analysés le troisième match, j'étais sûr de marquer, donc déjà ça allait. Mais ça c'était plus une statistique. Voilà Euh non je n’ai pas eu... Moi j'ai vu des joueurs effectivement mettre du gros sel dans les buts avant [00:37:00] pour qu'il marque des buts moi non non non

Le Podcast des Légendes: alors La statistique est d'ailleurs parfaitement exacte en équipe de France. Onze buts trente-trois matches c'est exactement ça. Alors le gros sel, quelqu’un peut m’expliquer parce que je ne connais pas la signification de… c’est sensé faire quoi ?

Yannick STOPYRA: Je pense que c’était pour certainement pour permettre le ballon de rentrer si quelqu’un avait mis un genre de mur invisible contre le mauvais sort.

Guillaume : Ouais c’est pour, tu jettes du sel derrière toi pour conjurer le mauvais sort. C’était pour conjurer le mauvais sort

 Yannick STOPYRA: Tu sais qu'au Mexique par exemple, moi je me suis retrouvé à un moment donné. Mais j'étais euh, je ne sais même pas comment je me suis retrouvé vingt-deuxième si je sais grâce à Jose Toure parce que le pauvre, il méritait d'aller au Mondial. Il était blessé, il n'a pas pu y aller s’il y a vingt-et-un, j'y vais pas, j'ai lu quelque chose, j'étais tombé sur quelqu'un qui s'appelle Murphy, Joseph Murphy qui avait écrit quelque chose, notamment sur les pensées positives, et je l'ai fait et ça a marché. Voilà, je l'ai fait. Et ce n’est pas de la superstition, c'est simplement visualiser des choses, entendre les [00:38:00] acclamations d'entendre tout ça. Vous imaginez le but, les filets trembler enfin tout ça. Oui, je l'ai fait et ça marche,

Le Podcast des Légendes: Alors justement, raconte-nous s'il te plaît quand tu es appelé alors tu commences les éliminatoires donc tu racle le train de l'Euro 84, tu commences quand même les éliminatoires. Henri Michel est le nouveau sélectionneur Tu marques trois buts lors des trois premiers matchs des éliminatoires. Ensuite toute l'équipe un petit un coup de mou Finalement l'équipe se qualifie mais toi à ce moment-là. T'es malgré tes états de service et est quand même t'étais bon euh tes bon résultat et tout, tu n’étais pas certains dans ta tête n'est pas certain de faire partie des vingt-deux.

Yannick STOPYRA: Non. Écoute jamais deux sans trois. Il faut savoir qu'en 82 j'ai fait le stage en altitude en hiver avec ma famille pour l'Espagne, Bon je ne suis pas pris, je suis dans la liste on [00:39:00] m'envoie Michell Hidalgo m'envoie une lettre en me demandant d'aller, de jouer, de faire le tournoi de Toulon et si un blessé je serai appelé. Dans ces cas-là il n'y a jamais blessé, 84, je fais le stage en altitude, à croire que l'hiver ça ne réussit pas. Je ne suis pas dans le groupe des vingt, donc une fois de plus. Euh je reste, je reste à quai Et quand il y a la liste des vingt-deux pour le Mexique, Je suis dans le bus, je suis dans l'enceinte du club, on va jouer avec Toulouse et là on a trois présélectionnés. On a Jean François, Philippe Bergeroo et moi et on attend la liste des vingt-deux qui va être donné à la radio et on reste dans le bus et ils donnent les trois gardiens de but. Philippe [00:40:00] Bergeroo pris en rentrant dans les trois, tout le monde applaudit. Tout le monde est content, il donne la liste des défenseurs n'est pas pris. Et là, si tu veux, on il n'y a pas un bruit. Pas parce que c'est un coéquipier qui n'est pas pris. Il donne les milieux et moi mon nom c’est S c’est à la fin quoi. Derrière moi, il y a …et il donne Il donne les attaquants. Je suis le vingt et unième Stopyra, Voilà. Et là je me dis ça y est. Et

Le Podcast des Légendes: Tu as été applaudie quand même?

Yannick STOPYRA: oui oui oui oui, et la franchement,

Le Podcast des Légendes: et tu pleures ou pas?

Yannick STOPYRA: j’aurais pu escalader le bus, j'aurais pu faire n'importe quoi le match après il était mais je me rappelle même plus du match que j'ai fait. On était tellement contents. Euh enfin moi j'étais tellement heureux. Voilà et mais après ça a été [00:41:00] une autre histoire parce que la gagner la place, ça n'a pas été si simple, Il n'a pas été facile.

Le Podcast des Légendes: alors tu fais partie des vingt-deux et là, bon, c'est est-ce que tu pleures? Est-ce que c'est du soulagement? Est-ce que c'est bon? Là? J'ai l'impression que c'est surtout de la joie.

Yannick STOPYRA: Bah tu sais la première chose oui, ça a été beaucoup de joie, mais je l'ai caché. En fait, tu ne peux pas exploser dans le bus alors que ton copain Jean François Domergue, qui a deux places de toi qui n'ira pas au Mondial alors qu'il a été champion d'Europe avec l'équipe de France, si tu veux, moi ma joie, elle est à moitié, elle est gâché un petit peu. Elle est intérieure parce que vis-à-vis de lui, je ne peux pas me permettre.

Le Podcast des Légendes: La France est championne d’Europe 84 donc à domicile, on a Platini qui est triple Ballon d’or d'accord. Est ce que l'équipe de France se dit bon bah on va y aller pour la gagner celle-là ou est ce qu'on a toujours comme tu disais toi-même cet esprit Coubertin il faut qu'on participe, on y va pour être fair-play pour produire du beau jeu ?

Yannick STOPYRA: Et là encore, là, je vais aller, je vais. Je vais ressortir une phrase comme Coubertin. On fait deux erreurs, deux erreurs donc déjà attention physiquement. On est cuit, on est cuits. Pourquoi? Parce que les Allemands, ils nous attendent. Eux, ils ont un ou deux jours, on a fait les prolongations et l'erreur. Les deux erreurs, ce sont celles-ci. La première, c'est de dire on joue les Allemands. L'histoire ne peut pas se reproduire. Voilà. Première erreur, Mais si ça s'est reproduit on s'est fait avoir une deuxième [00:43:00] fois, ils nous ont attendu et ils l'ont mérité. Et la deuxième? On dit France Brésil, c'est la finale avant la lettre. Ouais, quarts de finale et qu'est-ce que tu dis après pour les demi-finales, si le match d'avant la finale avant la lettre, tu vois, Je pense que ce sont des détails, des détails parce que sur le terrain, je pense qu'on était meilleurs. Et cette année-là, je pense qu'on doit la gagner. Euh, je crois que Michel était blessé aux talons, Gigi aussi n’etais pas bien, sinon tout le reste, il n'y avait pas de point faible. Moi, une personne ne sait d'où vient tout le monde est surpris. Donc devant sa tournait, tout allait bien. Quand on était… en plus on pratiquait un beau jeu. Il y avait une bonne ambiance tout ça

Le Podcast des Légendes: Dans ta tête, l’objectif c’était de la gagner. Le discours que tenait Henri Michel au groupe ou c’était, on verra on prend le match…

Yannick STOPYRA: Non, je ne pense pas qu'il parlait comme ça. Je pense qu'il y a une dynamique interne. Il y a une dynamique interne qui s'est au fur et à [00:45:00] mesure, il y avait des gens qui arrivent à maturité. Ils étaient la troisième Coupe du monde, l'Argentine, l'Espagne. Voilà, il y avait une défense, vraiment, c'est un effectif de rêve. Quand tu vois que des garçons comme Manuel Amoros, William Ayache, … ne jouait pas, il y en avait deux qui jouait. Tu as des Max Bossis, Battiston etc. qui jouaient dans l'axe? Non, c'était vraiment une équipe vraiment qui qui méritait mieux. Et enfin voilà, et je pense que ça s'est fait tout doucement et je me rappelle une ou deux fois Henri donner la tactique et Michel intervenait en plus. Après, quand on a joué l'Italie parce que ça a été un match, on a joué quand même les champions du monde en titre. Ça, c'est un souvenir inoubliable aussi. Quand tu vois, euh, les Italiens la façon que [00:46:00] le match il n'y a rien, il n'y a pas eu. Il n'y a pas eu photo entre entre nous et eux. Et donc euh, Michel Platini avait pris ça, il a organisé, il a motivé ses troupes et tout, on était sûr. On était sûr de passer.

Le Podcast des Légendes: Alors justement j'ai revu le match France Italie donc la France gagne deux zéro. Je crois que tu marques le premier but

Yannick STOPYRA: Oui,

Le Podcast des Légendes: le l'Italie c'est effectivement concassées sur ce match. La France aurait pu aurait pu gagner cinq à zéro. Et donc toi tu commences la Coupe du monde et pas t'es pas vraiment titulaire il me semble. Pierre Papin qui sort un peu de nulle part aussi, je crois qu'il joue en Belgique à l'époque. Ce n’est pas encore le Jean-Pierre Papin de l'OM.

Yannick STOPYRA: Il signe en juillet à Marseille,

Le Podcast des Légendes: [00:47:00] Voilà. Et donc je sais que tu le premier match contre le Canada alors qu'on pensait vraiment que la France allait les gagné les doigts dans le nez. C'est une victoire difficile. Un à zéro Papin qui marque le but. Deuxième match contre l'URSS qui vient de gagner six zéro contre la Hongrie et là il me semble qu’alors je sais plus si tu rentres en cours de match ou si tu commences comme titulaire.

Yannick STOPYRA: l'histoire, je crois qu'elle commence même bien avant, déjà. Et comment je suis dans les tribunes, tous les matchs amicaux, C'est à dire qu'en fait, tu sais, on parlait des coiffeurs, Les coiffeurs, ça vient de chez nous et c'est à cette époque. C'est venu de là. Pourquoi? Parce qu'on faisait venir d'un coiffeur. Il y a eu un reportage d'ailleurs où il y avait des coiffeurs qui venaient chez nous. Moi je suis dans la tribune, je ne joue pas. Et un jour, je vois un journaliste. Je crois que c'est Patrick Boudreault de La Dépêche du Midi qui me dit je, parce [00:48:00] que il faut savoir que tous les jours, l'attachée de presse passés dans les chambres. Il frappait, il disait Michel t’as la Gazzetta dello Sport t’as l'équipe, t’as ci t’as ça. Moi ma porte, jamais j'avais le local, j'avais le sud-ouest. Jamais personne ne m'a demandé et je vois Patrick Boudreault je dis, Patrick, écoute moi bien si on a ou non ces mêmes Christian Reilhac. S'il y en a qui se plante, je prends la place qu’il a. Dans ma tête, c'est sûr. J'étais, programmé comme ça et avec mon bouquin le soir, je voyais, je me voyais. Euh voilà. Et donc euh, je suis remplaçant contre le Canada, je ne joue même pas les matchs amicaux au départ je suis remplaçant, j'ai joué s'y reposer un peu l'équipe. J'ai joué le dernier match juste avant, je suis remplaçant contre le Canada. [00:49:00] Jean-Pierre a beaucoup d'occasions contre le Canada et il me dit Yannick rentre, j'ai un centre sur moi, je la remets je crois du pied ou de la tête à Jean-Pierre et Jean-Pierre marque et on gagne ou et là le coup d'après, il m'a mis titulaire et la place et ils l'ont plus revu?

Yannick STOPYRA: Il y a une chose aussi qui s'est passé. Il y a un journaliste qui m'a [00:50:00] posé une question. Il m'a dit ça, ça m'a vexé. Ça a déclenché une deuxième, une deuxième crise interne. Il me dit. Yannick, qu'est-ce que ça te fait quand Michel Platini dit qu'il préfère jouer avec Jean-Pierre Papin? Bah qu'est-ce que vous voulez que je réponde à ça quand le bon Dieu dit ça? Oui. Et puis j'ai vu pendant le Mondial, j'ai aussi le alors je ne sais pas si c'est un défaut, mais il faut que j'aille le dire à Michel, il ne faut pas garder le truc

Le Podcast des Légendes: crève l'abcès.

Yannick STOPYRA: Michel je peux te voir ? Le journaliste m'a dit ça. Qui c'est qui t'a dit ça? Il est mais ce n’est pas vrai, tout est allé le voir et tu nous foutre la merde et tout. Et moi je me suis dit Ok, vous allez voir, voilà ça Essayez une de mes peut-être de mais peut-être sac a déclenché aussi. Je ne sais pas, j'ai besoin d'être peut-être [00:51:00] martyrisée pour…

Le Podcast des Légendes: t'as besoin d'être

Le Podcast des Légendes: c'est vrai qu'on revient toujours à se C'est un peu cette troisième, c'est à dire la troisième anecdote ou à chaque fois que tu as besoin d'être mis en danger pour que tu produis le meilleur de toi

Le Podcast des Légendes: En danger, ou une question de fierté, c'est à dire qu'il y a un moment donné on petite fierté et d'un seul coup ça déclenche un peu une révolte quoi quelque part?

Yannick STOPYRA: ouais parce que en fait du humblement je veux dire quand je vois les joueurs qu’il y a aujourd'hui mais euh je vois Mbappe Moi, j'étais un joueur, qui allait vite, je sautais haut etc, mais je suis à des années lumières de ce genre de joueurs. Donc euh, il y a aussi ce cette conscience à un moment donné de dire je suis limité à un certain point. Voilà pourquoi, Parce que ni plus ni moins, c'est que nous, nous, quand on avait treize, quatorze, quinze ans on n'a pas travaillé. Comme les jeunes ont travaillé aujourd'hui, il y a une révolution.

Le Podcast des Légendes: Et [00:52:00] donc quelle est l'ambiance dans l'équipe de France justement, après juste avant l'Italie?

 

Yannick STOPYRA: Non, Je pense qu'on avait bien travaillé. On sentait qu'on montait en puissance. Parce que quand l'Italie, quand on a joué après, il y avait une grosse différence athlétique entre eux et nous. Euh ça, il n'y a pas de souci. Voilà. Et le coup de [00:54:00] fatigue, c'est surtout Après le Brésil Le Podcast des Légendes: alors

Le Podcast des Légendes: justement sur le Brésil, Est ce que tu te souviens de ton match? Parce qu'à un moment d'ailleurs, il est Je me souviens de ton ok

Yannick STOPYRA: ouais,

Le Podcast des Légendes: parce que à un moment, tu sembles presque assommé sur une sur une action de jeu et je me demandais si pendant si tu as été vraiment un peu assommé par un fait de jeu. Si c'était effectivement sonné quelques minutes ou en fait en réalité pas du tout.

Yannick STOPYRA: J'ai dit à Michel. J'ai dit quand même toi qui dis que je ne t'ai jamais fait marquer un but au Brésil, je t'ai fait marquer. Il me dit non, tu t'es sacrifié pour la France. Enfin, il a sorti d'une manière humoristique, un peu donc euh non, euh, mais là, je sais que je vais faire faute. Je sais que je n’ai pas le ballon. Euh, je sais que [00:55:00] j'ai cette insouciance et cette peut-être, c'était ce qu'il fallait faire, parce que je ne savais pas que Michel était derrière. Je ne savais pas. Mais simplement, j'ai voulu montrer la supériorité à comment dire physique avec le gardien, lui dire que je n'avais pas peur, j'ai voulu. Euh voilà est bon, tant mieux.

Yannick STOPYRA: Je fais le tour du stade? Il ne vient même pas me voir.

Le Podcast des Légendes: moi je me souviens de cette scène où effectivement tout le monde est content. Il y a juste un malheureux qui est à terre, qui semble pas tout à fait vivace et qui n'est pas du tout aidé par ses camarades.

Yannick STOPYRA: non du tout.

Le Podcast des Légendes: Alors donc ce match, c'est ça… On en a parlé, tout le monde en a parlé. Ça reste un des plus beaux matchs de l'histoire de la Coupe du monde. Une attaque à tout va dans un stade coloré qui fait du bruit, qui ne s'arrête pas, de chanter, de danser tous les [00:56:00] joueurs, presque qui en ont parlé en parlant toujours avec de des trémolos dans la voix.

Le Podcast des Légendes: Quels sont pour toi les premiers souvenirs qui viennent à l'esprit Alors à part le penalty, bien entendu, mais de ce match, ce quart de finale de Coupe du monde 86.

Yannick STOPYRA: ce que je me rappelle, je me rappelle qu’on arrive au stade. Donc ces de jour, il fait beau, il y a du soleil et tout le long. Je vois des maillots brésiliens. Et là les gens, il danse la samba, il te montre trois zéro mais c'est bon enfant, c'est pas agressif, il n'y a pas d'intimidation et là, si tu veux, tu rentres dans le stade avec le bus, tu sors et tu vas dans ton vestiaire et tout d'un coup tu vas voir le terrain et plus tu te rapproches, plus tu sens la une chaleur qui rentre dans une chaleur, tu vois, [00:57:00] tu sens que on était au frais et là on sent, on sent qu'il va faire très chaud et là, et là tu arrives, tu entends le bruit et tu regardes, waouh, mais c'est la couleur, c'est euh, tu sais que là il y a Pelé, il y a tous les grands qui sont là et si c'est une ville qui en soixante-dix était pour le Brésil, donc on est chez eux. Et puis euh, on va avoir le terrain, tout ça. La deuxième image forte que j'ai, c'est quand tu sors là, tu sais, maintenant tu as une équipe qui est dans le nouveau stade, qui est au côté gauche. Ils ont cinq cents mètres et l'autre vestiaire est à cinq cents mètres. Donc si tu veux les joueurs, ils ne peuvent pas se croiser sous le tunnel. Là, ce n’est pas le cas. Tu ouvres la porte des vestiaires il y a deux mètres, t'as le vestiaire brésilien [00:58:00] et au même moment, moi qui suis un gamin qui ne joue pas les titres régulièrement les titres de champion de France de Coupe d'Europe. Tu vois, tu arrives, tu vois Zico, tu vois Socrates, qu'est-ce que tu fais? C'est le même truc avec Maradona, ce que j'ai vécu un jour, tu te dis Oh là là! Bon, heureusement, il n'y a pas de selfie, on ne pouvait pas faire selfie mais qu'est-ce que tu fais tes t’es admiratif. Pardon, tu fais comme avec Marius Trésor non? Moment donné. Bon, et tu fais le mec, tu sais que tu ne regardes pas Et puis tu dis Euh, un adversaire comme un autre et tu vas le… Ça va être difficile, mais tu vas, tu seras la hauteur. Voilà l'image que j'ai. Oui,

Le Podcast des Légendes: tu te souviens de la causerie avec Henri Michel , justement avant le match?

Yannick STOPYRA: Ouais, je me rappelle. Ouais, il y avait comme une… J'ai senti un peu d'émotion, un petit peu d'émotion. [01:00:00] Voilà, j'ai senti un peu d'émotion dans la parole, tout ça. Et puis Michel a repris le coup derrière. Aussitôt, il a embrayé. Et puis Et puis les soldats ont fait le reste après,

Le Podcast des Légendes: donc c'était pas comme dans les films que j'ai envie de dire où un discours à la gladiateur sur la stratégie, c'était plus bon. Voilà les gars, on a bien mis en place. On va mettre en place ce qu'on a discuté pendant la semaine.

Yannick STOPYRA: exactement. Puis quand tu vois les joueurs, on n'avait pas une équipe de tueurs. On avait une équipe de mouvement, de jeu en... On avait une façon de jouer, une façon qui marchait, puisqu'en plus on n'était pas non plus, on n'était pas. On n'était pas vierge de titre. On est champion d'Europe quand même. On a un titre de champion d'Europe. Il faut savoir qu’un titre de champion d'Europe, des fois, c'est plus dur qu'une Coupe du monde. Parce que les équipes en Europe [01:01:00] d'entrée, tu t'as quatre gros,

Le Podcast des Légendes: ce n'est pas le Canada,

Yannick STOPYRA: exactement et on ne joue pas une équipe du tiers-monde en quatrième équipe donc c'est beaucoup plus, beaucoup plus difficile.

Le Podcast des Légendes: donc la France un peu un peu la gueule de bois après ce match. Vraiment les… je me souviens même si je suis encore un gamin, les Français sont rebaptisés les Brésiliens de Europe en tout cas, confirment leur réputation après 82, 84 et donc vraiment L'ambiance ou plutôt l'humeur, c'est de se dire Bon bah voilà, les Allemands, on va leur marcher dessus. Ça y est maintenant on a une équipe de vainqueurs. On a battu les deux triples champions du monde, l'Italie et le Brésil. Et pourtant on a l'impression. Moi je me souviens. C'est un match où on a l'impression que la France n'avait vraiment pas joué, un match vraiment manqué. L'équipe passe un peu à travers.

Yannick STOPYRA: je me rappelle le premier ballon, il y a engagement. Je reçois le ballon, l'Allemand qui vient tout de suite sur moi d'entrer. Il me sèche d'entrée et là, j'ai tout de suite compris. J'ai dit là on ne va pas rigoler. C’était un message pour dire tu ne vas pas rigoler ce soir Et ça s’est effectivement avéré.

Le Podcast des Légendes: mais il y avait quand même. Enfin, est ce que c'était une surprise? J'ai envie de dire, sachant que bon, le Schumacher était encore dans les [01:03:00] buts. Il y avait encore quatre ou cinq survivants de de l'épopée 82 du cote Allemand. On savait qu'il n'avait pas une équipe taillée dans la dentelle. Et est ce qu'il y avait encore un peu de naïveté de la part de l'équipe de France où c'était…

Yannick STOPYRA: non, je pense qu'il y a eu, on a eu le l'occasion, on a eu une ou deux actions. Je crois que c'est Max Bossis qui a une occase tu vois. Il a la possibilité de marquer, On n'a pas la réussite avec nous. Et puis plus ça allait, plus on sentait que physiquement on était mort. Voilà, on avait plus les ressources,

Le Podcast des Légendes: et pour toi, il n'y avait pas un esprit de revanche pour les mecs qui étaient en 82 ? Il n'y a pas de genre les Allemands, on va les taper ou

Yannick STOPYRA: oui,

Le Podcast des Légendes: Baptiste le joue d'ailleurs, C'est ça qui est incroyable. Baptiste, on le joue ce match il me semble.

Yannick STOPYRA: non En fait, je pense qu'on a évité de parler de revanche. Si on a bien sûr [01:04:00] utilisé on a dit… Je pense qu'on a eu un excès de confiance, peut-être. On s'est dit on a battu le Brésil. Qu'est ce qui v a nous arriver? Ouais

Le Podcast des Légendes: Et est-ce que tu en veux a certains là, toi après le match quand tu perds, est ce que tu en veux à certains de tes…? Est-ce que tu en veux à toi même ou est-ce que tu en veux même à certains de tes camarades ?

Yannick STOPYRA: non, je pense qu'on a donné ce qu'on pouvait après aussi. Euh moi je, On sortait de deux, trois mois de de stages. Moi, j'étais pas habitué à jouer avec des joueurs aussi capés. Parce que quand tu joues en Ligue un, quand tu joues en première division essai sans faire le niveau et est moins fort dans ton équipe, ce qui est logique puisque la tu joues avec des joueurs de l'équipe de l'équipe [01:05:00] nationale et donc tout de suite tu montes d'un cran et cetera.

Suite de l'entretien