June 17, 2025

Hommage à Bernard Lacombe

Hommage à Bernard Lacombe

Hommage à Bernard Lacombe (1952-2025)

Un buteur à l'ancienne

Un grand nom du foot français s’en est allé. Bernard Lacombe, le buteur à l’ancienne, le gone de toujours, s’est éteint ce mardi, et avec lui, c’est un morceau de l’âme du foot hexagonal qui s’efface.
 
Il était de ces joueurs qu’on ne fabrique plus. Un instinct, un flair, une fidélité à toute épreuve. Né à Villefranche-sur-Saône, bercé par les tribunes de Gerland où il suivait son père, Lacombe fait ses débuts à Lyon à 17 ans, alors qu’il continue de bosser à l’usine, CAP de serrurier en poche. Le talent brut, sans chichis. Il claque but sur but avec l’OL — 149 au total —, et devient très vite l’idole des gones, formant un trio mythique avec Serge Chiesa et Fleury Di Nallo.

38 secondes pour marquer en Coupe du Monde

 
Mais Bernard, c’est aussi l’équipe de France. Ce but légendaire contre l’Italie en 1978, après 38 secondes de jeu. Et ce coup franc provoqué en 1984 pour Platini, dans une campagne européenne qui marquera l’histoire des Bleus à jamais. Un vrai joueur d’instant, de collectif et de cœur qui comptera 38 sélections et 12 buts.
 
Il ose tout, même l’impensable : signer chez le rival stéphanois. Une saison seulement, avant de s’épanouir à Bordeaux sous Aimé Jacquet, avec Giresse et Tigana. Là, il empile les titres : trois championnats, deux coupes, et des parcours splendides en Coupe d'Europe.

Une deuxième carrière légendaire sur le banc

Mais Lacombe, c’est bien plus que des buts. C’est un mentor, un bâtisseur. Bras droit de Jean-Michel Aulas à Lyon, directeur sportif, entraîneur de transition, homme de l’ombre mais pilier du renouveau lyonnais. Son empreinte est indélébile. Gravée sur les murs de la ville, littéralement : une fresque à son effigie trône à côté des géants lyonnais comme Bocuse ou Pivot.
 
Ce mercredi, c’est tout le football français qui se lève pour saluer l’homme, le joueur, le dirigeant. Bernard Lacombe, c’était une voix, un regard, une loyauté. Une légende au sens le plus noble du terme.

Les invités du Podcast des Légendes racontent... 

Pour Joel Bats, interrogé á l'époque sur le Podcast des Légendes, Nanard était un des joueurs contre lequel il avait le plus de difficultés. William Prunier se rappelle d'un "très grand avant-centre qui m'a fait beaucoup de mal". Jean-Luc Ettori en a encore des sueurs froides: il était opposé à Lacombe lors de son match d'essai à l'INF Vichy (" Chaque fois que je vois Bernard, je sais qu'il a failli briser ma carrière quand même!"). Marius Trésor, lui, se souvenait de son côté chambreur ("tu veux que j'appelle Michel Vautrot", une des bêtes noires de Marius) et comptait Bernard parmi ses meilleurs amis dans le foot. Bossis le voyait comme "le vieux sage". Christian Lopez se souvient d'un attaquant "super malin", qu'il a d'abord rencontré en Gambardella, puis avec lequel il a partagé sa chambre en Equipe de France junior: un "très bon footballeur qui te mettait le coup dans la tête s'il le fallait ou te chopait la cheville et ça se voyait pas!". Hommage ultime de l'immense défenseur des Verts. Mais c'est indéniablement Jacques Santini qui en parlait avec le plus d'affection, racontant avec émotion toute l'admiration qu'il avait pour celui qu'il qualifiait de "meilleur ami", un ami qui avait toujours en travers de la gorge sa défaite en Gambardella contre l'ennemi stéphanois en ...1969. Symbole de son éternelle rage de vaincre.
 
Repose en paix, Bernard. Le ciel est un peu plus bleu, aujourd’hui, là-haut.

Palmarès:

Joueur
Lyon

  • Coupe de France : 1972-1973

  • Trophée des Champions : 1973

Bordeaux

  • Division 1 : 1983-1984, 1984-1985, 1986-1987

  • Coupe de France : 1985-1986, 1986-1987

  • Trophée des Champions : 1986

France

  • Championnat d'Europe de l'UEFA : 1984

Entraîneur
Lyon

  • Coupe Intertoto de l'UEFA : 1997